Si l’entreprise de séduction est motivée par Eros,
à l’évidence la femme sera bien meilleure ; car pour elle Amour entend bien
souvent abandon, aimer relèvera de la Foi ; pour l’homme cela est bien
souvent plus trivial voir animal, et Amour entendra possession et condition,
aimer relèvera d’un état : bien souvent transitoire.
Et en cela, à l’évidence si l‘Immanent permettait
la Perfection, la femme parfaite serait de loin un type d’humanité bien plus
élevé que ne le serait l’homme parfait.
Même si nous pouvons nous autoriser un léger bémol
: ce serait là une perfection humaine et non esclave de l’absolue Raison,
une perfection où le jugement de la Passion et de l’Innocence mêlées prendrait
le pas sur celui d’une aveugle et impartiale Justice, où le coeur serait donc le
juge de l’instant ; les femmes sont tant accoutumées à aimer les personnes
et à être gouvernées par les sentiments que dés lors qu’elles s’éprennent des
choses, elles ne réagissent bien souvent que par pour ou contre, et toute affaire
devient ainsi personnelle : alors si la Perfection nous était accessible,
vaudrait-il mieux une humanité impitoyablement juste ou une humanité aimante mais
faillible ?
Relisons donc Una Donna de Sibilla Aleramo ;
et laissons la Perfection à Platon…