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Commentaire de Jean d’Hôtaux

sur La francophonie et l'arabophonie : Deux visions du monde


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Jean d'Hôtaux Jean d’Hôtaux 31 mars 2010 23:50

Merci à l’auteur pour son article intéressant !

@ Krokodilo :

" ... le multilinguisme officiel national est un terrible casse-tête social et logistique, ce n’est pas la Belgique ou la Suisse qui diront le contraire... « 

Permettez au citoyen suisse que je suis de ne pas être d’accord avec cette affirmation !

Je conçois parfaitement, et sais qu’au pays du jacobinisme, les problèmes posés par le »multilinguisme officiel national« comme vous le nommez, paraissent être insurmontables ou presque. Toutefois tel est loin d’être le cas, ce qui ne signifie pas que tout est parfait. Les problèmes qui se posent sont plus anecdotiques qu’ils ne constituent la règle.

Le fédéralisme politique contribue très fortement à éviter précisément le »terrible casse-tête« logistique dont vous parlez.

Quant au »casse-tête social« , je ne vois franchement pas à quoi vous faites allusion ?

En Suisse, la Constitution fédérale définit à son article 4 les langues nationales qui sont : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. Elle en définit l’usage dans les rapports que les cantons entretiennent avec la Confédération (l’État central) et laisse à ceux-ci le soin de déterminer leurs langues officielles (article 70).
Les langues officielles en usage dans les cantons sont définies dans les constitutions cantonales elles-mêmes, chaque canton étant dotée de sa propre constitution. La territorialité des langues est respectée et peu de communes sont officiellement bilingues.

J’ajouterai que l’instruction publique (l’équivalent de l’Éducation nationale en France) est de la compétence des cantons.

Ce qui pose problème en Suisse, ce n’est pas le multilinguisme en soi, mais plutôt l’usage verbal généralisé du dialecte suisse-allemand dans la partie germanophone du pays (env. 70 % de la population). C’est ainsi que les Suisses alémaniques s’expriment verbalement en dialecte - dans tous les milieux - , alors que la langue écrite est le »Hochdeutsch" (l’allemand littéraire). Ils écrivent donc dans une langue qu’ils ne parlent pas !

Le dialecte suisse-allemand (ils y en a même plusieurs ...) est aussi différent de l’allemand littéraire que peut l’être l’italien du français. Je pense qu’un Berlinois ne comprendrait pas une conversation qui se déroulerait en dialecte bernois (Berne).

Cet état de fait complique la communication verbale entre les Suisses alémaniques et leurs compatriotes francophones ou italophones, qui eux ont étudié l’allemand standard à l’école, mais non le dialecte qui n’y est pas enseigné.

Cependant le multilinguisme n’est pas un problème aussi insurmontable tel qu’on se l’imagine en France.
C’est aussi un enrichissement.

Cordialement !


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