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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Homosexualité : quelques réalités qui dérangent


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 1er mars 2006 21:59

« Car il reste un élément incontournable, qui semble avoir été oublié dans les diverses passions qui se sont emparées du sujet : il n’y a pas de rapports sexuels, pour reprendre le célèbre aphorisme de Lacan, et un homme ne sera jamais une femme. De même, un enfant sera toujours, quel qu’en soit le mode, le produit d’un rapport de sexes différents. Nous avons oublié que le désir d’enfant n’est pas (encore) un droit. »

Vous posez des a priori substancialistes comme des vérités ontologiques incontestables alors que justement ils sont au centre du débat. Un homme n’est pas une femme sur le plan biologique, mais nul ne sait ce que cette différence implique sur le plan social (jeux de rôles) et symbolique, à moins de croire à tort que ces plans sont nécessairement soumis à des déterminismes naturels à l’encontre de ce que nous enseigne l’anthropologie et l’évolution mêpe de nos sociétés qui n’hésitent plus, au moins en théorie, à confier à des femmes des métiers d’hommes voire des responsabilités et des pouvoirs qui leur étaient traditionnellement refusés.

Il en est de même des rôles sexuels et nul ne peut dire que ceux-ci sont et doivent être figés pour préserver la reproduction de nos sociétés qui prétendent à l’égalité des droits et à la non discrimination sexuelle, y compris quant à la responsabilité parentale.

Après tout rien ne permet de dire qu’une femme ne peut jouer le rôle d’un homme et vice-versa et, je vais faire un pas de plus, rien ne vous permet d’affirmer que le genre (masculin/féminin) et le sexe biologique (mâle/femelle) soient une seule et même chose. Peut-être faudra-t-il nous orienter vers la constatation, à la fois réaliste et libérale, que l’homosexualité n’existe pas, car chacun a sa sexualité différente de celle des autres et donc que chacun est toujours hétérosexuels et même dispose de différentes manières de la vivre sans que cela n’entraine d’autres conséquences que de nous obliger à les reconnaître comme équivalente, dès lors qu’elles sont non-violentes.

Je ne vois pas dans ces conditions en quoi l’éducation des enfants serait menacée, sauf à croire que les rôles sexuels traditionnels (disons patriarcaux) sont à la source de l’ordre social. Quid alors de la libération des femmes et des hommes, tous ,autant que faire ce peut, toujours à la fois bi et hétérosexuels ? Sauf que cette éducation deviendrait sur ce plan libérale ce qui ne veut pas dire laxiste (problème de l’éthique). Donc je ne vois pas en quoi le fait d’éduquer des enfants serait réservé à des couple considérés arbitrairement comme plus hétéro-sexuels que d’autres. Quant au droit et au désir de fonder une famille, il est reconnu comme tel, sans que l’on voit en quoi certains qui ne sont plus considérés comme socialement criminels devraient en être exclus. C’est une simple exigence de cohérence du droit. Ma position sur ce point rejoint tout à fait celle de Derrida que l’on ne peut soupçonner sur le plan éthique.

L’ontologie sexuelle est une fiction métaphysique et sociale qui devient illusion si on en fait une vérité éternelle : il n’existe que des phénomènes. Le phénomène humain est de part en part historique. L’idée d’un ordre sexuel et social symbolique immuable est passionnellement réactif c’est à dire politiquement réactionnaire

Débat sur l’homoparentalité

L’illusion naturaliste


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