• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de VivreDifferent

sur L'Islande est le pays le plus propre du monde


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

VivreDifferent VivreDifferent 9 mai 2010 16:55

Un peu difficile de comprendre comme ça la signification de cet indice de « propreté ». Un commentaire critique des résultats demanderait de lire le rapport complet à fond (notamment la méthodologie adoptée, le choix des paramètres qui composent l’indice... et les commanditaires de ce rapport !), ce qui demanderait un temps considérable.

Le site de l’université de Yale apporte quelques précisions, mais largement insuffisantes pour une analyse critique. Deux choses intéressantes à remarquer (et suspectes ?) :
- la corrélation de l’indice avec différents indicateurs (il faut aller voir le rapport, le graphique de la page d’accueil est illisible) : corrélation forte et positive (! ?) avec le PIB/habitant, le taux d’urbanisation, les politiques de taxe carbone et fortement négative avec le taux d’imposition.
- les pays d’Europe occidentale sont super bien notés, et devancent largement le reste du monde à 2-3 exceptions près. C’est à se demander si l’indice n’a pas été spécialement conçu dans ce sens.

En allant plus en détail dans le rapport (disponible) sur le site, dans l’onglet « Files », les auteurs reconnaissent eux-mêmes que le choix de pondération de l’indice n’a rien de scientifique, mais est un choix politique (ce qui est une évidence, mais mérite d’être rappelé) :
« In the EPI framework, the Environmental Health
and Ecosystem Vitality objectives each contribute 50%
to the overall EPI score. This equal division of the EPI
into sub-scores related to humans and nature is not a
matter of science but rather a policy judgment
. Yet this
equal weighting of the two overarching objectives reflects
a widely held intuition that both humans and nature
matter. » (§2.5, p. 17)

On apprend aussi que pour certains facteurs on a utilisé une échelle logarithmique, notamment pour les gaz à effet de serre. De nombreuses autres corrections statistiques sont apportées, dont la pertinence est très difficile à évaluer. (§2.4)

Bien entendu, tous ces doutes sur la fiabilité de l’indice sont largement éludés dans le communiqué de presse (aussi disponible sur le site), et disparaît ensuite complètement dans les articles des journaux que j’ai pu trouver dans google actualités. Le citoyen lambda n’a pas besoin de savoir.

Je laisse la conclusion aux auteurs de ce rapport :
« This preliminary trend analysis has raised more questions
than it has answered
, revealing that even with
trend data, which in theory should enable one to tease
out the countries with improving environmental performance,
interpretation of results can be difficult.[...] »

En bref, l’interprétation de cet indice n’a rien d’évident et peut mener a beaucoup de contresens.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès