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Commentaire de Taupo

sur [Ascidie mon amie] Moi aussi je fais des Timelapses


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Taupo Taupo 11 juin 2010 16:07

Bonjour,
En effet, l’Evo-devo est un sujet passionnant qui mérite un article dédié. Mon blog est en partie dédié à cette discipline et vous pourrez y trouver un certain nombre d’articles traitant d’evo-devo (ici, par exemple). Dès que j’aurai écrit un article sur le sujet de manière générale, je l’utiliserai comme lien pour éviter de me répéter.
Je vais rebondir sur deux de vos remarques :
la première « On dirait qu’ils sont le résultat d’une absence d’évolution » est un problème conceptuel courant concernant l’interprétation des mécanismes évolutifs. En soit, la tendance à la complexification n’est pas l’unique direction que peut prendre l’évolution d’un organisme. Par essence, l’évolution n’a pas de direction : on ne peut qu’observer ces directions qu’à posteriori. La tendance à la simplification d’un organisme est en réalité une tendance très commune parmi les exemples d’histoires évolutives. Pratiquement tous les parasites voient leur morphologie devenir de plus en plus simples, au fur et à mesure que ces populations, du fait de la sélection naturelle, deviennent de plus en plus adaptées à leurs hôtes. La perte de caractères complexes peut être, dans de très nombreux environnement, un avantage sélectif. Mais il y a parfois aussi des cas où une divergence évolutive engendre l’apparition de nouveaux lignages totalement différents de leurs lignées cousines et qui arborent des morphologies simplement différentes. C’est peut être le cas de l’ascidie, mais c’est certainement le cas du nématode. Les nématodes font partie du groupe de Ecdysozoaires qui contient tous les crustacés et insectes. On est à peu près certain que l’ancêtre de tous les ecdysozoaires arborait un certain degré de complexité morphologique. Les nématodes sont pourtant composés de près de 900 cellules, et ressemble à de petits vers extrêmement simples. Il est estimé qu’il y a plus de 500000 espèces de nématodes. Alors les nématodes sont-ils le résultat d’une « absence d’évolution » ? Au contraire ! Les analyses moléculaires ont montré que le génome de ces animaux a subi de très profonds changement et que le taux de modifications génétiques chez eux a été beaucoup plus important que chez la majorité des espèces d’ecdysozoaires. C’est la même observation qui a été faite chez les ascidies : pour arborer une morphologie si divergente, elles ont évoluées beaucoup plus vite que la moyenne !

Ma seconde réaction concerne votre exclusion des anémones et méduses (qui sont appelées cnidaires et non plus radiaires de nos jours) d’un rapprochement avec les vertébrés. A partir du moment où l’évolution concerne tous les êtres vivants à partir d’un unique ancêtre commun, aucun lignage ne peut être exclu d’un rapprochement avec d’autres espèces. On parle de parenté plus lointaine, c’est tout.


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