• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de skirlet

sur Télévision sans frontières ni barrières de langues


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

skirlet (---.---.114.181) 8 octobre 2005 14:43

Etudiante, j’ai appris les bases de l’espéranto en suivant un cours par correspondance (payant, mais le prix était vraiment symbolique). Personne ne m’a jamais sollicitée avec des dons, des adhésions, etc. Je n’avais pas d’argent pour m’abonner à quelque chose, mais on m’a laissé recopier dans une revue bulgare les adresses des autres espérantistes qui souhaitaient correspondre. Et je peux certifier que dans mes échanges avec les personnes de plusieurs pays, on ne parlait que très rarement (pratiquement jamais) de l’espéranto. L’espéranto, on l’utilisait pour discuter des autres choses. Vous voulez faire un don ? C’est votre droit. Vous ne le souhaitez pas ? Personne ne vous menace avec un flingue.

Je me permets de citer ici des extraits d’une lettre de Claude Piron :

"Personnellement, je trouve les discussions sur le nombre de gens sachant l’espéranto sans intérêt. Cela ne change rien à la valeur de la langue, au fait qu’elle est vivante, a de véritables qualités littéraires et est une excellente langue juridique et scientifique, ni à son potentiel de langue mondiale. Il n’y aurait que 200 personnes qui savent bien l’espéranto, pourvu qu’elles soient dispersées entre cinq continents, cela suffirait à justifier que la langue fonctionne et est disponible pour un usage infiniment plus vaste. En tout cas il n’y a aucune raison de la dénigrer avant d’avoir observé comment la communication se passe entre ces 200 personnes et avoir comparé ce résultat avec celui que donnent les autres systèmes. De toute façon, s’il n’y avait que 200 personnes parlant espéranto, cela n’aurait rien à voir avec la langue elle-même, la cause de cette faible diffusion résiderait entièrement dans les calomnies, les préjugés, les contrevérités répandues à son sujet, dans les réactions de rejet de la société devant toute innovation non technique propre à améliorer la situation, ainsi que dans la peur des élites et des autorités de regarder en face comment l’espéranto se compare en tant que moyen de communication mondial à ses rivaux, et notamment à l’anglais. Que veulent-ils prouver, ces gens pour qui les espérantophones sont peu nombreux ? Si c’est que la langue n’a pas eu de succès, qu’ils la comparent au succès du système métrique en 1747, 120 ans après sa première publication. L’état actuel ne préjuge pas de l’avenir, ni de la valeur de la chose.

... On peut dire que les personnes qui tiennent absolument à rabaisser les chiffres présentés par les espérantistes ont une motivation négative, destructrice. Ce ne sont pas des gens qui s’intéressent à la vérité objective, ni au bien général, ni à leur bien propre, ni à l’intérêt futur de leurs enfants, s’ils en ont, ce sont des gens qui veulent gagner à tout prix. Le plaisir de regarder leurs adversaires de haut leur importe plus que le bien-être de tous. Ils se fichent pas mal d’une organisation intelligente et équitable du monde, ils n’ont aucune compassion pour les gens qui ont à souffrir du système actuel (y compris les millions de jeunes qui vivent toutes sortes de désagréments du fait des idées courantes sur l’anglais et l’importance de l’apprendre), et la pensée que l’argent dépensé souvent en pure perte du fait des systèmes linguistiques en vigueur pourrait être affecté à des activités plus utiles ne les effleure même pas. Ils veulent montrer que les partisans de l’espéranto ont tort, et cette victoire leur suffit. Il est extrêmement probable qu’ils ne savent pas eux-mêmes pourquoi ils ont un tel besoin de dénigrer ce que disent les espérantistes (c’est ce dont je m’étais rendu compte quand j’ai fait l’enquête qui est à la base de mon article « Un cas de masochisme social » : les adversaires de l’espéranto sont inconscients de leur motivation profonde). Bref, ce sont des gens qui ne sont pas libres : ils sont manipulés soit par les éléments influents de la société, soit par une ambiance générale, soit par leurs propres complexes, plus probablement par les trois."

J’ajouterai qu’une langue qui possède des locuteurs, quel que soit leur nombre, est une langue vivante (cf. Le Petit Robert).


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès