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Commentaire de sisyphe

sur La dévirilisation de la société française, une très longue histoire


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sisyphe sisyphe 15 juillet 2010 12:48

@ Nicopol 

Je ne suis pas dans la dichotomie. 

Je reconnais parfaitement la part de la responsabilité et de l’initiative individuelle ; simplement, je la situe dans son CONTEXTE ; forcément social. 

Quelle « liberté », quelle part de possibilité d’influer sinon sur le monde, du moins sur sa propre vie, d’un individu, condamné, dès le départ, par sa position sociale, culturelle, intellectuelle totalement défavorisées ? 

Oui, certes, quelques exemples existent ; mais ils ne sont là que pour masquer la triste réalité d’inégalités insurmontables, dès le départ. Que pour justifier le symbole du « self-made-man », dont on sait très bien ce qu’il justifie d’injustice, d’inégalités insurmontables, d’un système condamnant, par avance, la majorité des citoyens à la soumission à leur condition ? 

L’homme n’est pas un être isolé, disposant, quel qu’il soit, quelle que soit sa condition SOCIALE, du pouvoir de s’élever au dessus de cette condition, sans un minimum de « bagage » ; intellectuel, culturel, financier, qui ne lui seront jamais offerts. 

L’homme est une entité abstraite ; quel rapport entre un orphelin éthiopien, et l’héritier d’une grande fortune ? 

Il se définit, forcément, par sa condition sociale, et les chances qu’elle lui offre (ou pas) de pouvoir influer sur son destin. 

Prétendre le contraire, vouloir ramener l’homme à un être in abstracto, a toujours été le moyen utilisé par ceux qui disposent du pouvoir, pour justifier un système de domination, d’oppression, d’injustice et d’inégalités. 

Nul ne peut l’ignorer ; le débat n’est pas ontologique, il est psycho-social.

Il ne s’agit certes pas de dédouaner l’individu de sa propre responsabilité dans la conduite de sa vie, de ses choix, de ses engagements ; simplement le situer dans le contexte social dans lequel il est placé, et des possibilités (ou incapacités) qui le déterminent, nécessairement. 

Comme on n’a pas de moyen (si ce n’est par le conditionnement ; psychique, matériel, idéologique, social, culturel) d’influer directement sur la psychologie des individus, c’est bien au système dans leqeul il évolue qu’on a la capacité (le droit, le devoir ?) de s’attaquer, pour rendre possible un système où les conditions d’égalité et de justice permettront à chacun d’avoir, de fait, les possibilités d’influer sur sa vie. 

Dans un système dictatorial, voire mafieux, cette « liberté » là n’existe pas ; c’est d’une telle évidence qu’il faut, pour le nier, se situer résolument du côté des forces de la réaction et de l’oppression. 


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