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Commentaire de Walden

sur Les enjeux de la dette écologique


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Walden Walden 23 juillet 2010 13:07

L’article est intéressant par le problème qu’il soulève, mais il n’est pas certain que le concept de dette soit vraiment approprié pour qualifier le désastre environnemental issu de la surconsommation des pays riches. Il s’agit d’une analyse économiste qui reprend la grille de lecture issue de la gestion d’entreprise, système d’interprétention que l’on cherche abusivement à appliquer de manière hégémonique à l’ensemble des rapports sociaux - non sans ambition idéologiquement totalitaire de la part des fourbisseurs de théorie économiste.

Or c’est implicitement admettre le bien fondé du système économique actuel que de poser les choses en ces termes. Classiquement, une dette est contractée par un emprunt. Mais peut-on dire qu’à l’occasion de la colonisation des nations ont « emprunté » à d’autres les ressources naturelles qu’elles ont exploité ? Et qui reste débiteur de quoi dès lors que, comme il est justement observé, la domination financière a désormais succédé à la colonisation ?

Ce qui aujourd’hui doit être mis en question, c’est le principe même que des ressources naturelles, qui n’appartiennent par nature à personne et pourraient bénéficier à tous, qui constituent un patrimoine commun relevant de l’intérêt général, puissent être accaparés par des intérêts privés. C’est donc plus largement le paradigme selon lequel le bien commun puisse être aliéné par des entreprises privées, qui plus est irresponsables de leur gestion (comme on le voit avec la pollution du Golfe du Mexique), mettant gravement en péril l’équilibre écologique, qu’il convient à présent d’abroger. 

Au delà de ces objections, je rejoins les conclusions de l’auteur sur la nécessité, d’une part d’annuler la dette du tiers-monde, mais pour des raisons simplement politiques, parce qu’elle constitue un racket immoral opéré par les banques occidentales sur des états financièrement vulnérables ; d’autre part de commencer un transfert systématique et gratuit des technologies propres, non pas pour des raisons de devoir de réparation, qui trouveront toujours des contempteurs du complexe de culpabilité occidental, mais au nom d’une indispensable solidarité humaine, pour préserver ce qui peut l’être encore de notre écosystème global, phénomène naturel au regard duquel les frontières nationales comme les titres de propriété ne recouvrent aucune espèce de réalité.


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