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Commentaire de chocolat bleu pâle

sur Télévision sans frontières ni barrières de langues


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chocolat bleu pâle (---.---.32.149) 9 octobre 2005 18:28

à propos d’EDE : Comme le rappelle gentiment Monsieur Masson entretemps, SAT, l’association « travailliste » d’esperanto, prétend elle aussi ne pas faire de l’espéranto pour l’espéranto. Henri Masson met en exergue l’exemple de la Sennacia Revuo et son contenu qui, reconnaisons-le, semble équilibré (quoique dormitif). Vitrine creuse et effet d’annonce. Présenter ainsi une revue à parution ...annuelle comme une norme de la qualité des publications espérantistes relève de la pure malhonnêteté intellectuelle, quand on sait que l’essentiel de ce que recevra le membre cotisant dans cette même association sera constitué par le compte-rendu de réunions dans lesquelles de jeunes pensionnés dynamiques se demandent quoi faire et comment le faire. Notant cela, Monsieur Masson hésitera désormais je pense à utiliser un argument ad hominem d’emballage et de contenu indigeste.

Je sous-entends pour ma part, sans vouloir agresser EDE, que ce que vous dites de votre parti (une assemblée de plus, mais où sont les « vraies » gens ?) est en l’état une déclaration d’intention et rien d’autre. Mais je vous souhaite bien sûr de pouvoir faire autre chose que de l’espéranto et de faire éclater votre originalité au grand jour.

à propos d’impérialisme : La désignation et la diabolisation d’un ennemi commun, réel ou imaginaire, a bien souvent servi d’élément de cohésion des foules dans les mains des manipulateurs d’opinions. Aujourd’hui, cette ombre qui se dessine à l’horizon, qui pénètrerait subrepticement nos foyers, qui arracherait nos nouveaux-nés du sein de nos compagnes, est l’impérialisme anglo-saxon. Les gens qui l’agitent, en général pour défendre leur français, oublient un peu vite, ou bien n’ont pas remarqué, que leur langue est elle-même un créole de latin. Ils ont également oublié fort volontairement que l’invasion actuelle de l’Anglo-Saxon est, à tout prendre, beaucoup plus pacifique que celle des Romains à l’époque. (cfr Lise Gauvin « La Fabrique de la Langue », point Seuil n° 512). La créolisation me semble un processus d’enrichissement plus que de dégénerescence, même si elle suppose quelques périodes d’inconfort sémantique. Poussons plus loin : les gens qui, ayant inventé le mot « franglais » avec Étiemble, désignent aujourd’hui l’ennemi anglo-saxon à la vindicte populaire, font exactement la même chose que ceux qui inventaient naguère une juiverie internationale et une conspiration franc-maçonne. L’imposture intellectuelle, si elle est juste un peu différente, suit les mêmes mécanismes, et aboutit au même résultat : le repli sur soi, la haine de l’autre. Loin d’être le ciment universaliste dont il crépit sa façade, l’espérantisme est un repli identitaire. Au lieu de s’accomoder d’un empire, en formation ou en déliquescence mais bien réel, on s’échappe dans l’utopie et on revend de la frustration aux personnes que l’on a soi-même insécurisé.

Je digresse pour les initiés : le mouvement s’est même trouvé récemment son « Protocole des Sages de Sion » grâce à l’« Anglo-American Conference Report 1961 »... Rapport secret (comme son triste modèle) introuvable et inconsultable, émis par une autorité douteuse si pas inexistante (donc probablement aussi forgée que son triste modèle). Qui nous annonce l’intention de personnes non-représentatives, (un « think tank », pour faire court) d’établir la domination de l’anglais sur le monde. Là, ce n’est plus Borgès, c’est le Concombre Masqué.

à propos de nos 17 ans : J’aurais rêvé, LO, pouvoir moi aussi éprouver le plaisir rare d’un séjour chez l’habitant. Ceci dit, à trop voir l’habitant, je me demande ce qu’on peut apercevoir du pays... Les espérantistes voyagent entre eux, et s’imaginent internationaux. Ils rencontrent leurs doubles et croient découvrir l’âme d’autrui dans le miroir qu’on leur tend.


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