• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de bash

sur Skype au ban de l'Education nationale pour rattraper nos retards ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

bash (---.---.234.218) 9 octobre 2005 19:47

Je ne peux que réagir à cet article. Devant mon ordinateur depuis la naissance de l’Internet commercial en France, je n’ai pu que constater le manque d’implication gouvernemental dans son développement. Même FT a failli louper le démarrage de l’Internet (du reste, Microsoft aussi, sauf qu’ils se sont assez bien rattrapés depuis...).

Par contre, à partir du moment ou FT a été présent sur le marché, la régulation a été de mise : mauvaise (voit très mauvaise) volonté pour le dégroupage, tarifs contrôlés, fréquences bloquées pour le développement radio, monopoles divers pour le câblage de fibres, tout a été mis en oeuvre pour ralentir l’inexorable : le développement de l’Internet haut débit.

A cette époque, les Etats Unis disposaient déjà d’une infrastructure à très haut débit financée par l’état, a destination des universités et des industriels. Notre Renater ne dépassa jamais le cadre universitaire... et fut loué à des opérateurs.

Les logiciels libres et les protocoles ouverts pourraient aujourd’hui apporter des solutions fiables si ils étaient correctement mis en oeuvre et ’vendus’. Car en effet, la vraie force de Skype ou de MSN (qui n’a pas été visé dans cet article alors que les failles de sécurité ont été absolument spectaculaires...) n’est pas la technologie mais bien le marketing.

Seuls nos gouvernements ont aujourd’hui les moyens de financer ou d’aider au financement de nouvelles solutions ou d’industrialisation de solutions éprouvées. Mais les réponses sont trop lentes, quand elles existent et ne sont pas noyautées par le lobbying européen de certaines sociétés (voir épisodes brevets logiciels en Europe).

Du coup l’Internet est déjà américain. Google, MSN, Yahoo, Skype, Altavista, etc.). Il n’y a qu’à regarder par qui sont opérés les serveur DNS primaires (annuaires des annuaires de noms de domaines de l’internet). 80 % Sont basés aux Etats Unis... Il se passe quoi si on coupe le cordon ?

Quand à la sécurité sur les réseaux, il est vrai qu’il est possible d’encapsuler des paquets IP dans du http, qui lui même est traditionnellement ouvert sur tous les réseaux. Il est également possible de mettre en plus un proxy à la maison qui permet d’accéder à tout type de services sur son lieu de travail. Ceci permet de faire tout type d’activités alternatives, normalement interdites sur le réseau... de l’entreprise ou de l’université. Et les techniques de filtrages avancées sont chères et doivent évoluer ; la guerre des systèmes d’information ne fait que commencer.

Et là, la CNIL n’aide pas. On défend les libertés privées, tellement privées qu’un employeur n’a pas le droit de s’immiscer dans l’utilisation de l’Internet par ses salariés tant que l’utilisation privée reste raisonnable (cf : site cnil.fr). Le problème, justement c’est le raisonnable. Il n’est pas quantifié. Du coup, personne n’ose se rebeller et les salariés ont le champ libre pour leur SMS, MSN, Skype, Webmail et autres. Bien sur cela ne se fait pas sur la pause café...

Petite remarque sur Echelon, cité dans l’article : Il n’a même pas été capable de déceler le 11 septembe... Je ne suis pas sur qu’il serve à grand choses. C’est quand même assez prétentieux de penser qu’on peut mettre en place un système d’information capable de contrôler l’activité de 3 milliards d’individus...

J’ose penser que nos instances européennes comprendront que la seule chose qui puisse faire réellement peur aux sociétés américaines, c’est la puissance des communautés militantes (cf logiciels libres et les réactions de Microsoft). Il faut donc d’urgence que nos dirigeants comprennent comment monter et animer ces communautés pour qu’elles accouchent de projets concurrentiels et réellement citoyens. Pas d’une nieme société qui se fera racheter par ... Skype ?

JPC


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès