« moi, Caleb Irri, considérant du haut de ma prétention définir le
peuple humain, estime et affirme que l’humanité n’est qu’un seul et même
peuple, au mépris des définitions établies. »
Et le monde continuera de s’en moquer. Ce n’est pas en proclamant quelque chose que vous changerez quoi que ce soit.
J’irai même plus loin : celui dont la perception du monde est complètement déconnectée de la réalité telle qu’elle est généralement perçue par les autres porte un nom. Ça s’appelle un fou.
« de plus, j’affirme que je suis autant le représentant de ce peuple
que vous-même, et que j’ai par conséquent autant de droit de me
constituer en assemblée nationale que mes ancêtres, et je vous incite à
en faire autant ! »
Je décline cette invitation et souligne que c’est complètement inutile.
« plus sérieusement, la violence n’est pas un problème d’argent, mais
les malheurs humains si »
Non. Par exemple : quand la femme que j’aimais m’a dit qu’elle ne voulais pas de moi, ce n’était pas un problème d’argent.
« si vous me tapez dessus parce que vous considérez que mes
articles sont stupides, c’est que vous avez un problème autrement plus
grave que celui d’argent : c’est un problème psychologique à soigner. »
Ou alors, c’est peut-être que vous paraissez tellement stupide que c’en est profondément énervant.
« en
revanche, si vous brulez les voitures le week-end parce que vous vous
ennuyez, c’est effectivement le résultat d’une éducation défaillante
(manque d’argent ?), ainsi que l’impossibilité de trouver une autre
manière de vous exprimer que par des actes stupides et inutiles.
»
Vous ne voyez pas la poésie qu’il y a dans le feu dévorant et purificateur, dans la beauté des flammes dont les jaunes et les rouges sont uniques, mais moi je la vois, et aucun argent ne peux la remplacer. Vous avez une âme de comptable, j’ai une âme de poète.
« j’imagine bien que si vous aviez quelques dizaines d’euros à dépenser en
champagne dans une boîte de nuit à la place, vous n’hésiteriez pas
longtemps ! »
Si vous voulez m’envoyer de l’argent, n’hésitez pas.
« pour le reste, je suis assez d’accord avec votre réflexion sur le
droit : la preuve en est faite tous les jours. c’est bien pour cela que
des conseils vaudraient sans doute mieux que des lois... ça userait
moins de papier, même si ça supprimerait des emplois. »
Le problème n’est pas un problème de nom : peu importe que ce qui empêche la société de dégénérer s’appelle loi, conseil, où schmurf, si ça empêche les vilains voyous de bruler des voitures et de tuer des gens, et sanctionne fermement ceux qui outrepassent.
« pour finir, je ne sais pas qui est cet auteur que vous citez, sans doute un anarchiste ? »
C’était quelqu’un qui avait raison sur au moins un point.
« pour
ma part, je suis heureux de pouvoir me distinguer de l’animal, et c’est
justement en établissant des notions d’entraide, d’amour, de raison que
nous le faisons. »
La sauvagerie du texte est peut-être dure, mais elle permet de prendre conscience de l’artificialité des lois, ce que vous reconnaissez à travers un verbe comme « établissant ». À partir du moment où une communauté humaine est établie, il faut un moyen d’empêcher les gens de semer la pagaille et d’adopter des comportements antisociaux. En un mot, il faut pouvoir se défendre.
« mais si vous préférez allez casser des têtes ou manger
votre frère, vous pouvez toujours essayer... »
Juste au cas où ça vous aurait traversé l’esprit, je ne passe pas vraiment mes week-end à bruler des trucs. Du reste, ce serait singulièrement crétin de ma part de me vanter de mes délits sur Internet.
Typhon