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Commentaire de JL

sur Sortir de la crise des finances publiques


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Francis, agnotologue JL 1er octobre 2010 10:08

C’est ça, vous jouez au Monopoly : quandvous aurez ruiné vos concurrents (l’Etat càd les travailleurs, les citoyens), vous aurez gagné !


Il est de fait que l’Etat de droite s’est autorisé le choix, pour financer ses dépenses (dont les salaires et les pensions) entre les prélèvements (taxes et impôts), et le recours à la dette ! Mais en politique et aussi en économie, une absurdité n’est pas un obstacle : le recours à la dette a pour avantage que les riches paient moins d’impôts et donc disposent de plus d’argent pour prêter à l’Etat félon, pardon, l’Etat de droite ! Autrement dit, le recours à la dette en lieu et place des impôts et taxes est une stratégie de détournement des revenus du travail vers les revenus du capital.


« le conflit générationnel opportunément mis en avant sur le mode bêlant de « la dette que nous allons léguer à nos enfants » a surtout pour fonction de masquer le conflit fondamental — et parfaitement contemporain — entre les moins riches, qui, par leurs impôts, payent le service de la dette, et les plus riches, qui en détiennent les titres »

« "Les investisseurs internationaux ne sont pas les souscripteurs de la dette publique japonaise (la plus forte du monde). Laquelle est détenue à plus de 95 % par les épargnants nationaux. A l’exact inverse des Etats-Unis, le Japon affiche un taux d’épargne des ménages rondelet, largement suffisant pour couvrir les besoins de financement de l’Etat et, au-delà, des entreprises. Aussi les marchés ne sont-ils pas sollicités par la dette publique japonaise — qui s’arrange très bien sans eux — et, par conséquent, n’ont-ils pas la possibilité de soumettre la politique économique du Japon à leurs normes absurdes.

Pour que les marchés fassent ingérence en cette matière, il faut qu’ils en aient l’instrument, à savoir les titres de la dette. Pas de détention, pas d’immixtion... Comme il est devenu maintenant apparent, la doctrine libérale n’a rien eu de plus pressé que de déclarer l’espace national dépassé et de promouvoir les transformations structurelles (déréglementations en tout genre) susceptibles d’inscrire cette affirmation dans la réalité. L’histoire des XIXe et XXe siècles a donné suffisamment de raisons de se méfier de l’hypertrophie du principe national qui a pour nom « nationalisme ». Elle n’a cependant produit aucune conception opératoire alternative de la souveraineté politique. C’est pourquoi, détruisant l’idée de nation, le libéralisme détruit du même coup celle de souveraineté, en prenant bien soin, signe de sa parfaite hypocrisie, d’éviter toute reconstruction de souveraineté à des échelles territoriales élargies …

Pour qui voudrait bien la saisir, la crise grecque, éclairée à la lumière contrariante du cas japonais, offre donc l’occasion de revenir sur la logique même de la déréglementation financière internationale, qui doit moins aux prodiges de la théorie économique standard — toujours disponible pour promettre monts, merveilles, croissance et emploi quand il est question de déréglementation — qu’aux solides intérêts qui l’ont promue."A moyen terme en tout cas, il est possible de préférer le passéisme de la délibération politique, dans laquelle les arbitrages de l’endettement public seraient complètement réintégrés, à un monde mondialisé ébouriffant de modernité, dans lequel ce sont les marchés de capitaux qui fixent le tribut prélevé sur la richesse nationale par des créanciers des quatre coins du monde. Et il est possible de trouver quelque valeur à cette conclusion somme toute assez simple : si la mondialisation n’est en définitive pas autre chose que la dissolution des souverainetés par la marchéisation de tout, alors démondialiser c’est repolitiser. »  Pour soumettre les choix économiques à la délibération politique  : Et si on commençait la démondialisation financière ? (par Frédéric Lordon)




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