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Commentaire de Erretnien

sur Univers multiples, physique quantique et au-delà


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Erretnien 1er octobre 2010 14:46

Schrödinger était un ami d’Einstein. Et son célèbre « paradoxe du chat » fait suite à une correspondance qu’ils ont échangée sur les étrangetés logiques de la mécanique quantique. Tant l’un que l’autre concluaient qu’un objet ne pouvait sans doute pas se retrouver simultanément dans deux états différents (idée d’intrication), et que les faits montrés par la nouvelle théorie étaient probablement plus observationnels que réels. Malheureusement pour ces deux grands savants, il semble bien que, sur ce point, ils aient eu tort. Car les prédictions de la mécanique quantique, pour étranges qu’elles puissent paraître, sont de plus en plus vérifiées. Si cette théorie était fausse, alors les lasers, les ordinateurs, et en fin de compte l’univers et nous-mêmes n’existeraient pas.
Il faut préciser que le paradoxe du chat ne concerne en fait pas que cette pauvre bête mais le doublet « atome désintégré / chat mort » ou « atome entier / chat vivant » (la désintégration de l’atome entraînant le déclenchement d’un mécanisme qui libère un poison et tue le chat), et que la supperposition des états « mort » et « vivant » (tant que l’observation n’a pas brisé l’intrication), mathématiquement, se traduit par une « combinaison linéaire » de la racine carrée des probabilités de l’un ou de l’autre. La somme des carrés (et donc la somme des probabilités) est égale à 1. C’est logique (une fois observé, le chat est soit mort soit vivant), et révèle en même tant la nature profondément ondulatoire du phénomène. (La somme des carrés d’un sinus et d’un cosinus est toujours égale à 1)
Dans la vision classique, on considère que ces intrications (superpositions d’états) ne concernent que le monde de la physique des particules. A notre échelle, les très nombreux échanges d’informations entre les constituants d’un système « macroscopique » entraînent très rapidement la décorrélation et débouchent sur un monde connu où on est soit vivant soit mort mais pas l’un et l’autre. Rassurant et peut-être faux ! Everett a imaginé la possibilité que la physique quantique puisse s’étendre effectivement au monde des grandes échelles. Nous serions alors tous, simultanément et en un nombre colossal d’exemplaires, « à la fois » morts et vivants dans différents univers. (Dénommés alors « multivers ») Notre esprit ne ferait que passer, à chaque instant, dans une succession de multivers où nous demeurerions vivants, nous donnant alors l’illusion d’une réalité unique. Stupide ? Cela aurait le mérite d’expliquer les miracles par un croisement de multivers normalement irréductiblement séparés mais qui, dans certains cas très rares et pour une cause inidentifiée (Prière ? Force de l’esprit ? Autre ?), pourraient échanger une part de leurs contenus. Le « vivant », ou « bien portant », passerait alors dans un multivers où il se trouvait « mort » ou « malade ». Il ne serait alors nullement fantaisiste de pouvoir communiquer avec les morts (dans notre multivers mais pas dans le leur), et il serait rassurant de penser que ceux qui sont morts de façon particulièrement injuste ou cruelle à nos yeux ne le sont que pour nous. Et si nous pouvions disposer d’une vision plus globale, nous ne serions plus forcément aussi choqués. Bien sûr, à ce niveau, ce n’est plus exactement de la science. Mais qui sait... ?


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