• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Julien

sur Révolution Cantona : Jorion vs Lubochinsky


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Julien Julien 6 décembre 2010 11:14

« Elle enchaîne aussitôt par une énorme contre vérité, en répétant à nouveau ce mythe que  »ce sont les dépôts qui font le crédit, donc s’il n’y a plus de dépôts, il n’y aura plus de crédit, donc tous ceux qui ont besoin de crédit à la consommation n’en auront plus« .


Exact !

Cette économiste me semble un peu légère.
Pour les banques, ce sont les crédits qui font les dépôts.
Pour les établissement financiers (e.g. Caisse d’Epargne), ce sont les dépôts qui font les crédits.
Donc, la Caisse d’Epargne prête les dépôts de ses clients, alors que les banques prêtent de l’argent qu’elles n’ont pas (mais qui va leur revenir en dépôt).
Voir la fin de la page ( »Vu de l’angle du « petit banquier ») :

http://monnaie.wikispaces.com/Cr%C3%A9ation+mon%C3%A9taire

Mais cela ne change pas grand chose : on est dans un système bouclé. Le vrai problème, ce sont les intérêts, qui exigent un système économique parfaitement huilé (sans rentrer dans le détail) pour pouvoir être honorés. Ce n’est pas le cas, évidemment, et on est maintenant dans un système instable (exponentielle positive).
Du coup, voilà le genre d’information hallucinante qu’on peut trouver dans la littérature, et que nos journalistes et politiciens ignorent sûrement :

Par exemple, dans « Les 10 plus grands mensonges sur l’économie » par AJ Holbecq et P. Derudder, on apprend que :

« Dans une étude des années 1985, l’économiste allemande Margrit Kennedy démontre qu’il y a, en moyenne, 40% d’intérêts cumulés dans les prix hors taxes de TOUTES les consommations, en analysant des comptabilités en cascade (donc y compris celles des fournisseurs). Elle arrivait par exemple à :
- 12% d’intérêts financiers cumulés dans le ramasse public des ordures.
- 38% dans le prix de vente de l’eau.
- 77% dans le prix des loyers des habitations sociales.
Dans une autre étude plus récente (2001), Ralf Becker, par une méthode totalement différente, celle de l’analyse des postes des comptes nationaux allemands, arrive à une moyenne de 46% ».

Hallucinant, non ?
Cela montre comment l’argent passe de la poche des pauvres et travailleurs à celle des rentiers inactifs.
Dans le temps, ce qui limitait ce phénomène d’explosion intrinsèque au système (dû aux intérêts), ce sont les GUERRES, où, paraît-il, les rentiers étaient ruinés (est-ce vrai ? Je n’ai pas étudié ce sujet-là à fond, je ne fais que répéter ce que j’ai lu sur Agoravox il y a quelques mois).

Pendant ce temps, les journalistes continuent à nous rabattre les oreilles avec des sujets sans intérêts.
Nous sommes dans une période où l’ignorance bat son plein, sûrement à cause :
* de l’ultra-spécialisation des gens, et la complexification des domaines d’étude.
* de la société de consommation qui nous donne plein de moyens de ne pas s’intéresser à de vrais sujets (par exemple, on peut passer sa vie dans le monde passionnant des jeux vidéos).

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès