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Commentaire de

sur Evolution : vers quel homme 2.0 ?


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(---.---.209.126) 9 mars 2006 12:23

Comprendre le comment n’est pas sans implication, c’est evident, et c’est pourquoi j’ai presente la science comme un outil pour apprehender le monde. Pour autant, la science ne peut etre vue juste pour un but utilitaire. Je n’ai pas besoin de comprendre le fonctionnement de l’ordinateur pour l’utiliser. J’ai juste besoin de savoir comment interagir avec la machine. Ce qui ne m’empechera pas si je le desire a essayer de comprendre ce qui se passe derriere, mais est-ce pour autant que ma capacite d’action avec l’outil informatique est sera decuplee ? Pas sur. L’homme est un animal curieux, et la comprehension du comment peut parfois representer la finalite meme de la demarche. Il serait faux de penser que toute recherche est entreprise dans un but pratique. Il n’y a pas forcement un agenda cache derriere une recherche scientifique.

Par contre, la connaissance donne un pouvoir et un autre regard sur le monde. Les decouvertes ont un impact direct ou indirect sur les moyens pratiques et les conceptions philosophiques et/ou religieuses que nous portons sur le monde. Difficile par exemple de considerer la Genese au pied de la lettre face aux decouvertes biologique. La science n’est pas neutre, meme quand elle cherche a l’etre. Un mathematicien a ainsi passe sa vie sur de l’algebre theorique avec la volonte explicite de ne faire que de la theorie pure, a l’abri de toute application. Sa theorie a part la suite servi de fondement pour la technologie des avions furtifs.

La science n’a des lors pas besoin de chercher a repondre au pourquoi pour trouver sa justification. Elle se justifie par les moyens pratiques qu’elle offrira, le plus souvent indirectement, et les outils intellectuels qu’elle m’est a notre disposition dans notre interaction face au au monde qui nous entoure. Encore faut-il preciser ce qu’on entend par pourquoi. Dire « Pourquoi la vie existe ? » est par exemple tres ambigue. La question peut etre traitee en cherchant les mecanismes chimiques et physiques sous-jacent a l’apparition de composes organiques. On peut aussi essayer de donner une reponse au sens de la vie. Les domaines sont tres differents. La premiere approche ne donne pas une reponse philosophique a la vie. Par contre, elle permet de nourrir cette reponse philosophique en donnant des elements pour alimenter le debat. A l’inverse, la philosophie peut influer sur la science en derivant ce qui est acceptable dans la recherche et ce qui ne l’est pas car il y a atteinte a l’humain, a la nature,...

Il y a donc un interet a faire de la science tout en degageant celle-ci d’une finalite premiere face a un pourquoi philosophique. Point completement absent de l’ID. Je n’irai pas pour autant jusqu’a dire que le recherche de sens, d’un point de vue philosophique, est un prerequis a une science correcte. Nombre de grands noms de la science ont ete mus par cette quete de sens, a commencer par Newton. Pour autant, les reponses scientifiques qu’ils ont donnes ont generalement ete affinees en expurgeant de leurs decouvertes cette quete philosphique, sans quoi il aurait difficile de permettre d’ameliorer les theories proposees. Philosophie et science suivent des lors des chemins que ne sont pas tout a fait paralleles : sans cesse ils s’intersectent puis se separent. Pour autant, ce sont toujours deux manieres tres differentes d’apprehender le monde, d’avantage complementaires qu’exclusives.

Pour revenir finalement a la notion de hasard, selon moi, votre erreur premiere est de sous-entendre qu’il y a un projet a la comprehension que notre presence sur terre est exclusivement liée au hasard. Votre seconde erreur est le caractere exclusif que les scientifiques accorderaient au hasard. Les decouvertes scientifiques modernes integre certes le hasard, mais ne lui donne pas l’exclusivite. A partir de la, la prise en compte du hasard dans sa perception philosophique, religieuse, du monde est une question d’interpretation. Certains verront leur foi renforcee, d’autres leur foi ebranlee voire detruite, avec parfois comme reaction extremee de vouloir nier les decouvertes scientiques, ce qui temoigne plus d’une foi immature que d’une foi serieuse, car la foi se nourrit des remises en question. La prise en compte philosophique des decouvertes, des theories scientiques, demeure une appropriation personnelle a cette quete de sens a laquelle la science ne peut avoir pretention de repondre.


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