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Commentaire de Pascal

sur To speak english or not ?


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Pascal (---.---.57.125) 5 janvier 2007 12:30

Skirlet,

Je pense qu’il faut bien distinguer deux choses : le fonctionnement interne des institutions de l’Union et les rapports de celles-ci avec les citoyens.

Ces institutions ont l’obligation d’être efficaces. Elles doivent rendre des comptes. Il est en ce sens normal que quelques langues soient retenues comme langues de travail. Elles sont définies d’un commun accord par les états membres. L’anglais occupe une place particulière parce que la réalité actuelle est ainsi : cette langue est la plus répandue parmi les intellectuels et décideurs en Europe. L’Allemagne, par exemple, a essayé d’imposer un usage plus grand de sa langue, sans grand succès jusqu’à présent : l’allemand n’étant pas répandu de manière disons plus ou moins uniforme entre les pays membres. Il faut être pragmatique. C’est une convention comme une autre adoptée pour faciliter la vie en commun. D’aucuns pourraient contester les références que constituent le méridien de Greenwich pour les fuseaux horaires et les points cardinaux (le Japon se lève avant nous, cela serait-il injuste ?), l’usage exclusif de l’anglais dans l’aviation, l’utilisation de chiffres arabes pour compter, que 1+1 = 2... En ce sens, il me paraît normal que les insitutions européennes imposent la connaissance entre autres langues de l’anglais comme critère de sélection lors de ses recrutements. C’est en fait la mesure la moins discriminatoire (même si elle n’est pas la plus juste. Mais y a-t-il justice dans ce domaine ?) pour éviter la cacophonie et la paralysie. On peut rêver d’une langue commune à l’Europe mais la réalité est autre et le continent connaît un large éventail linguistique. Ce n’est pas prêt de changer.

Vous dites que « [...] Il est inconcévable que ceux qui nous dirigent soient choisis pour leurs compétences linguistiques en anglais [...] ». Mais ceux qui nous dirigent ne sont pas choisis pour leurs compétences linguistiques en anglais ; à moins que vous ne consideriez la Commission européenne comme instance dirigeante... Ce qui est faux. Au sein de celle-ci travaillent ni plus ni moins des fonctionnaires exécutant, comme dans toute administration, la mission qui leur est attribuée, ici par les états. La responsabilité politique (et donc le pouvoir de décision que vous mentionnez) est du côté du Conseil des ministres accompagné bien souvent du Parlement européen. D’une part, les ministres européens restent responsables devant leurs parlements respectifs et les parlementaires européens sont élus au suffrage universel direct depuis 1979 par les citoyens européens que nous sommes, tous les cinq ans. Les décideurs n’ont pas de compétences linguistiques précises à avoir. D’où le recours à l’interprétation lors des réunions. Les réunions du Conseil et du Parlement font l’objet d’interprétation simultanée. C’est un principe qui n’est nullement remis en cause même si des problèmes de recrutement et de financement sont posés.

En ce qui concerne, les rapports des institutions de l’Union européenne avec ses citoyens, comme je l’ai déjà écrit, il me semble fondamental que chacun de nous puisse s’adresser à ces institutions dans la langue de son choix (pour autant qu’il s’agisse d’une des langues officielles) et de recevoir une réponse dans la même langue.

Voilà pour l’éclaircissement.

Pascal


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