• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de velosolex

sur Carnet de route. Thaïlande1. Départ et dépendances


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

velosolex velosolex 22 février 2011 19:03

Point n’est besoin d’aller si loin pour ramener de si flagrantes platitudes
Et polluer la planète. Que ce soit du haut d’une Harley-Davidson. Ou sur les ailes d’un jet !
Une page que l’on croirait extraite d’un album de Bretecher ! Il ne manque plus que les petits dessins et les bulles.
Cela ne vaut pas trois sous six baths !
 La touriste ramène les images complaisantes de son voyage, qu’il tente de superposer avec les clichés. Ce qui est de moins en moins facile, et nécessite un enthousiasme et une absence de sens critique touchant à la crétinerie.
Qui peut se faire charmer par un tel récit, pétrit de vanité et de petits quant à soi dérisoires.Les kilomètres et les noms de ville lointains n’impressionnent pas plus que le nom des stations du métro Parisien ’ Stalingrad, Sébastopol, Kremlin-Bicètre.... Il ne suffit pas de faire des kilomètres pour devenir remarquable. Bien au contraire. Partout les même aéroports, les mêmes enseignes de supermarchés, les même regards avides des enfants repérant le gogo occidental, se croyant révolutionnaire, mais prêt à faire de bonnes affaires. Pour ce coup, le voyage reste un formidable révélateur de la médiocrité bavarde, qui s’épanche comme un loukoum au soleil .
On est plus charmé en écoutant sa vieille voisine racontant sa journée, faite de petits rien teintés d’élégance et d’ironie, qu’elle n’irait pourtant pas mettre en prose : "Mais qui ça intéresserait mes histoires ?"
Le monde s’est rétréci à toute allure, et l’on en vient à regretter celui d’hier. Mais l’aventure reste plus que jamais au bout de la rue, et dans la qualité du regard.
 Un voyage d’un an fait dans les années 70 fait en parcourant l’asie m’a vacciné à jamais contre ce genre de récit. Exotisme de pacotille, négation du réel des gens, volonté d’être le petit malin qui s’en tire, qui fait des affaires. L’esprit colonial est tout là.
 Un conseil. Lisez Stevenson : Son voyage avec un âne à travers les Cévennes. Ou encore Flaubert, avec son voyage en Bretagne fait avec Maxime Du Camp ( Voyage par les monts et par les plaines). Du reste ces belles régions continuent à se conjuguer au présent et restent de formidables terrains d’exploration, par encore trop touchés par la mondialisation. Bien sûr, au retour, ce sera peut-être moins facile d’impressionner les gogos. Mais est-ce là l’essentiel ?
Mais chut, il ne faut le dire à personne. Gardez le secret.
 Et laissez les partir pour la chine !

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès