sisyphe,
Si les 30 glorieuses se sont bien passée c’est
principalement pour deux raisons : (i) la reconstruction d’après guerre l’abandon
des politiques protectionnistes d’avant-guerre ont boosté la croissance et (ii)
les budgets de l’Etat français étaient voté à l’équilibre ! Evidemment,
quand un pays n’est quasi-pas endetté et fait preuve d’un minimum de discipline
budgétaire, le problème du financement de la dette ne se pose pas. C’est toute
la différence avec notre situation d’aujourd’hui qui est beaucoup plus proche
de celle de la république de Weimar (juste pour votre information – puisque ça
vous a échappé – nous n’avons plus voté un seul budget à l’équilibre depuis
1975). Financer la dépense publique par de la création monétaire ne peut avoir
aucun autre effet que de l’hyperinflation et, si l’inflation est un impôt, l’hyperinflation
est un hyper-impôt. Cette « loi scélérate » nous a vraisemblablement
évité la ruine.
Sur la création monétaire, je ne vous ferais pas l’affront
de citer les sources qui affirment le contraire – à commencer par celle qui
émanent des banques centrales elles-mêmes : mon avis est celui de 98% des
économistes – y compris de ceux qui pensent que c’est très bien comme Krugman
pour citer un des plus célèbres. Mais en cherchant un peu vous trouverez sur
Bellaciao d’autres « auteurs » qui soutiendront votre thèse…
Factuellement, une banque centrale à le monopole légal de l’émission de monnaie
centrale (les billets de banques et les réserves des banques auprès de la BC)
et impose, via les réserves obligatoires, la quantité de crédit – i.e. de
monnaie – que peuvent créer les banques commerciales à partir de la base
monétaire. C’est-à-dire qu’une banque centrale contrôle la masse monétaire. Si
ces dernières ont décidé de remplacer le targeting des aggregats monétaires par
celui du taux du marché interbancaire c’est tout simplement parce qu’elles se
sont rendues compte que la première option impliquait de telles variations de
taux que ça mettait un bronx phénoménal dans l’économie. Je vous laisse aller
jeter un coup d’oeuil sur le site de la Fed – par exemple – qui explique ces
petits principes très clairement.