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Commentaire de easy

sur Diversité culturelle et cinéma français : une reproduction du déterminisme sociologique ?


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easy easy 2 avril 2011 13:11


Superbe idée de sujet que vous avez eue là, Bruno.

Mais je ne partage pas votre sentiment.

Posons que pour juger objectivement de la chose il faille examiner 100% des films et peser toutes leurs proportions de représentativité, de réalité.
Posons que ni vous ni moi ne pouvons nous lancer dans un tel boulot.

Alors vous et moi avons des impressions qui résultent de l’échantillon de cinéma que nous avons vu.

Je ne trouve pas valable de critiquer une thèse en partant dans le « Mais vous avez oublié ceci, cela... »


Mais quand je vois les deux Largo Winch menés par un Juif-Arabe dans un rôle où il y a 40 ans on aurait plutôt placé Delon ou Belmondo, j’ai du mal à abonder dans votre sens.
Il est possible que ce film soit un contre exemple trop parfait à votre thèse. Il est possible que Tomer Sisley n’y soit pas à sa place, qu’il y soit invraisemblable. Mais quid alors de Safari où Kad Merad tient un rôle dans lequel on n’imagine pas trop un pakomnou. Je trouve au contraire qu’on frôle le moment où Crocodile Dundee sera joué par Kamini.

Mais attention, là je parle d’attribution de rôle à des Beurs dans des films qui ne représentent pas la France.
Peut-être espérez-vous des films représentant la France avec sa diversité à la fois de rôles (méchant/gentils ; riches/pauvres ; instruit/analphabète...) dans lesquels la distribution des rôles serait également représentative.

Je veux bien admettre que la France historique, par exemple post 1850, fasse trop peu de cas des immigrés (dont les premiers étaient surtout présents dans les zoos humains et dans les champs de bataille) mais je trouve, certes avec un certain retard, qu’ils sont représentés. Indochine, l’Amant, équilibrent assez bien. Dupont la Joie, Indigènes aussi.
 
Le défaut d’Indigène serait qu’il focaliserait soudain trop sur les combattants pakomnous alors qu’il aurait mieux valu que dans tout film de guerre on y vît la présence de quelque pakomnou en juste proportion de nombre et de qualité.
 

L’activité (positive) du textile, du Sentier, a été très bien représentée avec la série de Vérité si je mens. Mais il y avait déjà eu les impacts des films avec Roger Hanin.


L’activité (positive) de l’informatique est régulièrement représentée par quelque asiatique Jaune ou Indien dans les rôles de virtuose du clavier.

L’activité (positive) du gardiennage, de la sécurité est correctement représentée par des balaises noirs.

L’activité (positive) de la restauration exotique est également régulièrement présente et correctement représentée.

L’activité (positive) de la santé , où il y a beaucoup de médecins pakomnous, me semble incorrectement représentée

Au total, je ne vois de manques que dans les retracements historiques antérieurs à 1980 et dans les activités du bâtiment, de la santé et de la culture.

Alors qu’il est notoire que la part réellement occupée dans la culture par les pakomnous est importante, le cinéma n’en témoigne pas. Mais il est vrai que le cinéma n’est pas porté à parler du théâtre, de la peinture, de la chanson, de la muséologie, de la sculpture, de la littérature, de la philosophie, de la sociologie.
Ca fait que quand d’aventure le cinéma nous montre un archéologue installé en 2010 rue Cuvier ou Buffon, ce n’est hélas jamais un pakomnou. Les conservateurs et contributeurs du patrimoine français sont parfois des pakomnou mais ils ne sont pas visibles au cinéma.

La discrimination est certes parfois faite par le cinéma mais elle est surtout faite en amont, dans la réalité. Sur scène, on peut confier le rôle d’Esméralda à une Beurette mais on ne lui confiera pas le rôle du Cygne et c’est assez logique. On ne va tout de même pas confier le rôle de madame Butterfly à une blonde. 


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