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Commentaire de samuel_

sur « Citoyenneté à la française », de Sophie Duchesne


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samuel_ 7 avril 2011 02:42

 @ ddacoudre

 Je serais heureux de discuter une bière à la main sous les étoiles avec vous. Mais bon pour ça il faut être dans un même lieu (du monde réel et non virtuel) évidemment.

 Sur la « régression » actuelle, qui consisterait selon vous en un « retour de l’antique esprit de clan » (c’est le titre de mon blog), je ne vois pas les choses de la même manière que vous.

 L’antique esprit de clan est né chez les hommes à leur état originel, il y a fort longtemps. La situation originelle de l’homme c’est un monde cruel où les hommes peuvent se comporter de manière cruelle. La cruauté originelle du monde, c’est toutes les souffrances, tous les dangers que les hommes doivent affronter. C’est aussi la situation de conflit entre son propre bien être et celui d’autrui, que chaque homme doit affronter. Autrui est sur ce territoire, il a en sa possession une biche qu’il vient de tuer, ou tel ou tel outil, ou le feu, ou une peau de fourrure qui tient chaud, et j’ai besoin de l’une ou l’autre de ces choses pour survivre ou pour améliorer mon ordinaire. La cruauté des hommes nous est révélée chaque fois que le fort fait du mal au faible, c’est à dire quotidiennement depuis que l’homme est homme, et une autre cruauté du monde c’est de mettre le faible à la merci du fort.

 Dans cette situation originelle les hommes comprennent qu’il faut appartenir à un corps social pour accéder aux conditions matérielles et sociales du bonheur : à la sécurité, à la prospérité, à la justice, à l’amour et à l’amitié, et à la culture. Ils forgent alors des valeurs qui pourront aujourd’hui paraitre « réactionnaires », mais qui sont des réponses pertinentes à leur situation cruelle originelle. Par exemple, le respect de l’enfant pour ses parents, car autrement ils ne pourront rien lui transmettre, car l’enfant a en lui du bien et du mal, il ne recevra pas spontanément son éducation, il n’obéira pas spontanément à tout, s’il n’est pas parfois sanctionné. La loyauté pour le corps social auquel on appartient, car sinon le corps social se désintègre. Le bras de la justice des hommes qui n’hésite pas à faire intrusion dans la vie des hommes qui font un usage liberticide de leur liberté. Le sentiment d’appartenir à un même peuple. Une conception commune du respect et des codes de politesse communs pour coder son respect. D’autres exemples de valeurs « réactionnaires » existent surement, et toutes ces valeurs ne sont peut-être pas indispensables.

 Pendant les trente glorieuses, nous avons vécu dans une situation si propice au bonheur et si durable, que nous en avons oublié la situation originelle cruelle de l’homme. L’expression de cet oubli collectif de la cruauté originelle du monde et de l’homme, c’est mai 68. En mai 68, on oublie la cruauté originelle du monde, et on rejette donc les valeurs « réactionnaires » des anciens, pour construire de nouveaux systèmes de valeurs adaptés à un monde sans cruauté, comme le pays des bisounours.

 Aujourd’hui la situation des français se dégrade, elle se rapproche de l’état originel de cruauté, de haine, de violence, d’injustice, etc... Les anciens avaient découvert les secrets qui permettent de résoudre ces problèmes, et ils se les étaient transmis de génération en génération, mais nous avons oublié toutes ces choses, et il nous faut les redécouvrir. L’autorité, l’amour du peuple auquel on appartient et la loyauté envers lui, la culture partagée.


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