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Commentaire de Michel THYS

sur Islam-islamisme : dialogue entre Hamid Zanaz et Nadia Geerts


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Michel THYS Michel THYS 25 avril 2011 22:38

Nadia GEERTS a évidemment raison de réclamer que le principe de la laïcité politique séparant « la loi de la foi » soit inscrit dans la Constitution belge, mais je crains que même s’il l’était, et quand bien même il le serait, cela ne suffise pas, malgré les efforts des philosophes musulmans progressistes peu écoutés, à faire reculer le communautarisme, ni à réaliser le consensus de valeurs morales et citoyennes favorisant le « vivre ensemble » qu’elle souhaite entre musulmans et non musulmans.

En effet, pour avoir une chance de parvenir à ce consensus, il faudrait d’abord , me semble-t-il, parvenir à lever l’incompatibilité totale entre l’autonomie qui fonde notre conception laïque de la liberté de conscience, de pensée, ... et la soumission à Allah, à Mahomet, au coran, à la charia, ..., imposée par l’islam dès la prime enfance.

Mais c’est impossible actuellement parce que, d’une part, notre système éducatif unilatéral, voire traditionnaliste, ne permet pas l’émergence de la liberté de conscience et de religion, qui est donc plus symbolique qu’effective, et d’autre part parce que notre système politique est fondé sur une pseudo « neutralité » qui favorise indirectement les religions, notamment en subsidiant l’enseignement confessionnel, pourtant inégalitaire socialement, élitiste intellectuellement, et donc anachronique et obsolète.

A mes yeux, par simple honnêteté intellectuelle, et dans l’esprit de la laïcité philosophique (qui n’est évidemment pas antireligieuse), il suffirait de fournir à TOUS les élèves (y compris les musulmans) une information minimale, progressive non prosélyte, et donc pluraliste, à la fois sur les différentes options religieuses ET sur les différentes options laïques de l’humanisme laïque, afin qu’ils puissent choisir en connaissance de cause et aussi tardivement que possible, de croire OU de ne pas croire. Une telle information se fait depuis toujours dans l’enseignement officiel, par exemple lorsqu’on y enseigne l’évolutionnisme et non le créationnisme qui n’est qu’une croyance.

Michel THYS


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