@ Jacques Raffin
Le système politico-économique dominant - et non pas "les conditions
économiques", ce qui, ici, n’a pas de sens - est criminogène, je vous
l’accorde. C’est pourquoi je l’ai combattu toute ma vie et continue de le
combattre. Je veux qu’on le remplace par le socialisme (et si l’on dit
« par le communisme » ça ne me dérange pas, ayant toujours combattu,
aussi, le fascisme stalinien qui
se prétendait communiste).
La religiosité, elle, n’est pas
forcément criminogène, et j’ai le plus grand respect pour les croyants
pacifiques, y compris musulmans, pour lesquels leur religion est une aide dans
la recherche d’un sens à la vie, et des moyens de la vivre bien.
Mais pourquoi les rationalistes
pacifiques devraient-ils s’abstenir de combattre ce qui, dans les religions,
est application des prétendus appels « de Dieu » à pratiquer la
violence ?
Ce qui me paraît important, à
chaque moment de l’histoire, c’est la distance que les religieux mettent entre
leurs pratiques et ces appels contenus dans les textes pour eux sacrés.
Si les institutions
religieuses ne désacralisent pas ces
appels, si elles n’affirment pas haut et fort qu’ils ne sont pas de Dieu, elles
sont, au moins partiellement, responsables des violences religieuses
effectives.
C’est le cas encore, 2000 ans
après Jésus et son message pacifiste
contenu dans le Nouveau Testament, du judaïsme et du christianisme. Le
christianisme tout particulièrement est dans une contradiction scandaleuse
puisqu’il se prétend, lui, disciple de ce Jésus appliquant son message.
L’islam n’a pas eu un équivalent
de Jésus, et ses membres sont donc censés appliquer toujours les consignes du
Coran. Contrairement à ce que vous dites c’est donc bien le contenu de ce Coran
qui est cause directe des violences islamiques, même si, heureusement, il n’y a
qu’une minorité de musulmans qui appliquent celles des consignes du Coran qui
sont violentes.
Mais les croyants musulmans
violents sont tout aussi fidèles au message de leur prophète, voire plus, que
les musulmans non-violents. Ces derniers cependant, outre qu’ils ont en Mohamed
le prophète un contre-exemple en humanité, sont imprégnés de l’essentiel de son
message, lequel met la loi de Dieu au-dessus de la loi des hommes et fait à
chaque croyant un devoir de mettre le monde sous la domination de Dieu (en
réalité de ceux - surtout pas celles - qui se prétendent ses représentants).
C’est pourquoi même de nombreux
musulmans pacifiques estiment n’avoir pas à respecter les règles de la laïcité,
laquelle est effectivement incompatible avec la croyance dans la réalité divine
des écrits coraniques.
C’est à cette double situation
que nous sommes actuellement confrontés :
1/ réalité toujours violente de
l’islam fidèle à ses origines ou/et incompatibilité avec les règles laïques du vivre-ensemble,
2/ trahison chrétienne (qui
n’entraîne plus guère de violences directes : Bush dans ses actes comme Benoît XVI dans sa confirmation de la criminalité de Dieu « bien située bien interprétée », trahissait le message évangélique) empêchant la réforme
indispensable dans l’islam (même si elle ne peut aujourd’hui prendre la forme
qu’a pris dans le judéo-christianisme la réforme « jésuïste »).
On ne doit pas jouer avec le problème religieux. C’est une affaire
sérieuse et les possibilités de paix sur la terre où vivront nos descendants en dépendent.