L’idée d’une croissance infinie dans un monde fini semble vous poser un réel problème. Mais il y a plein de choses qui sont infinies sur cette planète à commencer par la curiosité de l’homme, son imagination ou son désir de comprendre, de se divertir ou simplement de changer son ordinaire. Or tout ce qui peut servir l’intérêt d’autrui est par définition monnayable et par conséquent susceptible de générer de la croissance économique. Quant à nos ressources, au fond, leurs limites ne sont finalement que celles de notre science, laquelle je vous le rappelle, peut s’étendre à infini...

Il n’y a donc pas de raison pour que les écrivains doivent un jour s’arrêter d’écrire, les inventeurs s’arrêter d’inventer et les créateurs de créer. Depuis des milliards d’années, la vie sur cette planète se renouvelle et se transforme, à l’infini et ceci, en dépit des limitations que l’espace lui impose. Au fond, n’est-il pas enthousiasmant ce modèle de développement occidental ? Il ne se fixe d’autres limites que l’inventivité de ceux qui chaque jour travaillent à imaginer de nouvelles façons de servir l’insatiable appétit humain de nouveauté.

Deux choses pourraient mettre un terme à cette croissance infinie. Le fait que les hommes perdent à tout jamais leur désir de comprendre et d’approfondir la science qui donne accès aux nouvelles ressources, ou bien alors que les hommes parviennent un jour à se sentir complètement et définitivement satisfaits de ce qu’ils ont. Or vous l’avez remarqué vous-même, les Occidentaux ne prennent aucun de ces deux chemins, loin de là... Du reste, sachez que même la civilisation islamique ne peut inhiber à l’infini le désir humain de changement. Les printemps arabes nous le montrent de façon éclatante ! 

Bref, vous parlez de déclin ! Un Monde qui se fixe la croissance infinie est forcément confronté à un perpétuel déclin et aussi un perpétuel renouvellement. Il faut changer pour évoluer, cela fait peur aux gens de peu d’esprit, mais au final, comme disait Darwin, les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux au changement.