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Commentaire de FRIDA

sur La kafala, ou l'introduction du droit coranique en France


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FRIDA FRIDA 14 juin 2011 13:23

@francemuslim

« On commence dès le départ par un mensonge : »l’islam interdit l’adoption« . Lisez le Coran et voyez les versets qui y sont relatifs. Voyez également Zayd. ».

C’est plutôt vous qui dites un mensonges. Je suis affrimative, L’adoption telle qu’elle est connue en Occident et notamment en France sous ses deux formes simple et plénière ne sont pas reconnues en islam et c’est totalement interdit.
Par la suite, s’il y a d’autres formes de prise en charge des enfants, personne ne le conteste.

Cela dit, l’article porte beaucoup d’approximations sur un sujet très complexe et difficile même pour les juristes (il porte sur le droit privé international, le droit public français au moins). La Cour de cassation elle-même a dû avoir beaucoup de revirements, ce qui ne donne pas sécurité juridique en la matière.

L’article prend le sujet de l’adoption comme angle d’attaque pour critiquer l’immigration, l’integration et l’islam et il le fait maldroitement.
Il vaut mieux dire les choses simplement au lieu de faire un détour qui embrouille les esprits.
Vous êtes (Catherine segurane) contre l’immigration et l’islam, c’est une chose que l’on a comprise. Mais la sélection des sujets pour les traiter, ne fait qu’exacerber le dialogue et rendre le débat intelligible.
L’adoption reste marginale pour l’homme, en effet, il peut divorcer (répudier sa femme) et il a le droit d’en avoir jusqu’à quatre. Donc, pour l’homme, la question ne se pose pas, à moins qu’il soit lui même stéril. Et dans ce cas, la femme réclame, si elle ne demande pas le divorce, d’adopter.
Sauf, que l’adoption est inséparble de la question d’héritage (succession). Les femmes ont moins que les hommes, et en plus comme l’adoption est interdite, l’enfant pris sous l’intitution de Kafala, n’a droit à rien. Il peut espérer que les parents « adoptifs » lui lègue quelque chose, mais toujours très limité à quotité disponible.
Il ne peut pas non plus prendre le nom de famille de ses parents, c’est interdit de le mettre sur l’état civil des parents « adoptifs ». Dans les pays du Marghreb, des familles contournent l’interdiction, mais à l’heure de l’ouverture de la succession d’un parent ou des deux parents, pointent tous ceux qui ont intérêt à contester cette adoption pour l’écarter de la succession.
Des voix dans le monde musulman souhaitent éviter ce genre de drame (l’enfant ne savait même pas qu’il était adopté, et se retrouve par la suite sans nom, sans rien, un total déni d’identité) mais ceux, qui veulent que l’orthodoxie s’appliquent empêchent toute réforme, au nom de la charia et l’islam.
Quant à votre (francemuslim) référence à Ziayad, c’est justement à la suite d’une affaire concernant la femme de Ziayad, fils adoptif du Mohammed, que le verset sur l’adoption entre en application et sur lequel s’appuient les ulémas pour expliquer l’interdiction de l’adoption.

Alors que celle-ci fut appliquée avant l’islam, l’adoption confèra à l’adopté une filiation équivalente à celle de la filiation biologique (une adoption plénière), et par conséquent, les interdits concernant l’inceste s’appliquèrent.

Alors c’est quoi cette histoire de Ziayad, et bien il fut marié à Zaynab,une cousine de Mohammed. Un jour celui-ci l’apperçoit dans son intimité, et fut subjugé par sa beauté,(curieux, il l’a déjà vue et la connaissait auparavant et ce fut lui qui l’avait mariée à Ziayad). De coup, il souhaita l’obtenir pour lui. Pour cela, il a obtenu le divorce de son mari, qui était son fils adoptif.
Cela a provoqué un scandale, puisqu’on lui reprocha une relation incestueuse avec Zaynab. Et pour que les choses soit claires, il n’y eut rien qu’un petit verset qui légitima une union qui faisait scandale. Ainsi fut sacrifiée l’adoption, pour qu’un homme puisse se marier avec l’ex- femme de son fils. Voilà la morale de l’histoire.


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