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Commentaire de easy

sur Agences de notation : comment en est-on arrivé là ?


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easy easy 9 août 2011 13:54

Bonjour Michel,

Je veux bien entendre vos fondamentaux comme on dit en bourse et dont vous nous parlez régulièrement (ils sont mauvais) . Je veux bien entendre également les reproches plus particuliers que vous faites ici ou là à certains (ils sont fondés).

Mais parlons bourse.
Je m’y suis initié il y a 12 ans et j’ai été frappé par la dynamique-mécanique boursière qui a des lois aussi ineffables que visibles.




Sans les graphiques donc sans le relevé des historiques, nous serions perdus. Mais il suffit d’enregistrer les cours, d’en conserver les niveaux donc d’en réaliser les graphiques pour voir des choses épatantes
Il est certain que les fondamentaux jouent sur les cours mais à quoi bon se fatiguer à les lire alors que tout est hyper clair sur les graphiques.

Prenons le CAC

Lorsqu’il avait cassé en 2000 2001, il y avait des signaux visibles directement à l’oeil sur son graphique des cours. Mais comme on peut se demander si l’oeil est fiable, on peut toujours mater les indicateurs techniques.
Et il faut toujours les regarder selon plusieurs échelles de temps. D’abord monthly pour voir ce qu’il en est à grande échelle de temps, disons sur 20 ans. Puis en Weelkly. Puis en Daily.

Prenez par exemple le MACD réglé sur 14
Mettons que l’on soit Long sur le CAC en 1999. On doit constamment vérifier où en est l’ambiance en M, en W puis en D.
Et en 1999, jusqu’en septembre, le MACD M montre une possibilité de retour au sud. Il est faiblard mais reste positif. On a donc de bonnes raisons de serrer les fesses et de rester Long (Bull)
En sept 1999, le MACD M reprend de la vigueur (et le momentum Monthly ne fait que confirmer l’ambiance acheteuse. 
Soudain en avril 2000, le MACD casse en s’incurvant vers le sud pendant que le momentum casse lui aussi. Le signal est clair. Quels que soient les fondamentaux et ce que racontent les uns ou les autres, le CAC est au max et il va s’effondrer.
Et l’effondrement qu’indique le MACD se confirme quelles que soient les agitations des uns et des autres. Quels que soient les cris d’orfraie ici et les « ne paniquez pas » ailleurs.
Et le MACD file plein sud pendant trois ans jusqu’à ce qu’en mars 2003, il change de direction pour pointer au nord. Alors c’est clair, on peut se replacer bull. 
 

Le CAC remonte donc. Et on reste investi quels que soient les discours des uns ou des autres. 
Soudain, début 2006, le MACD (toujours en monthly) signale une cassure. Là encore, on serre les fesses pour voir s’il reste tout de même positif et il le reste effectivement jusqu’à juin 2007 où il passe short. On passe à la VAD et on y reste jusqu’à l’inversion des signes, en début 2008. 

On remarque alors que le sommet du CAC de 2007 est moins haut que celui de 2000. 

Quels que soient les discours des Greenspan ou Bernanke, on voit clairement que si les cours remontent, c’est en façon d’agonie. 

Normalement,, chacun aurait dû dire, fin 2007, au vue de ce petit sommet, que l’épisode de la bulle de 2000 était vraiment mort et que la remontée de 2003-2007 n’était que rebond d’agonie. Mais personne n’a dit ça. 

Alors, quand il est remonté en début 2009, ainsi que ’indiquait le MACD, personne n’a dit que ce sera peut-être le dernier des soubressauts de la bestiole.

Toujours en considérant que le CAC risquait de monter encore moins haut que les deux fois précédentesn, selon le MACD, il restait possible de se replacer à nouveau Long en étant, comme toujours, vigilant.

En Mars 2010, une fois encore, le MACD avertit qu’on est au max de la tendance haussière. mais il reste positif alors on garde les positions.
Soudain, fin février, parce qu’on surveille aussi le MACD W, on remarque qu’il croise à la baisse. Alors on inverse sa position et de bull on passe bear.

Oui en février 2011 cher Michel.

Regardez bien le MACD weekly, Michel, et vous constaterez que 2 semaines avant le tsunami + Fukushima, après avoir échoué pour la troisième fois contre la résistance des 4170, le CAC pliait et le MACD W cassait à la baisse.
Et tout ce qu’on aura pleuré puis tremblé à la découverte de la catastrophe de Fuku, n’a eu aucun impact significatif sur le CAC. Il avait capitulé avant et il avait son agonie (son épuisement des bull) à accomplir.

Cet épuisement a nécessité 6 mois et voilà que maintenant le CAC plonge fort et pour la troisième fois de son histoire récente.
Les AAA ou AA+ n’y sont pour rien.

Et tout ce qu’on pourra chanter en, matière de « Ne paniquez pas, restez Bull » n’y changera rien, le CAC vient d’avoir son MACD M croisant à la baisse et cette baisse ne va pas cesser tant qu’il ne recroisera pas à la hausse. Selon son rythme habituel, il ne repassera acheteur que dans bien des mois. Et en attendant, il faut Vader.


Voilà. Tout est visible dans les graphiques et les évènements ponctuels ne font que s’ajouter en décoration parlante sur un fond ineffable.

Qu’est-ce qui fait ce fond d’ambiance qui pousse les gens à acheter , puis à vendre, puis à racheter mais pas autant, puis à revendre, puis à racheter encore mais très peu, etc. ?

Je l’ignore. Et je n’ai même pas envire de dire que c’est corellé au fait qu’on se sentirait tous de plus en plus méfiants quant à l’avenir. Non, je ne crois même pas en cette thèse.

Je pense que même dans une ambiance toujours très optimiste, très Jules Verniste, le CAC aurait vécu à peu près la même histoire.



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