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Commentaire de Piotrek

sur Comment en sommes-nous arrivés là ?


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Piotrek Piotrek 10 août 2011 12:20

La générosité de Mitterand des années 80 s’est heurtée à la dure réalité mécanique, au système de vases communiquants de l’argent, à la force de gravité. Regan, Tatcher n’ont pas vraiement fait ce qu’ils voulaient, leurs idées étaient juste plus proche des effets de la nature humaine.


Vous posez la question : Comment en sommes-nous arrivés là.

La situation actuelle est à mon avis la collision entre 3 effets d’origine complètement différente

1 - La saturation commerciale, le très haut taux d’équipement des ménages.

Les biens ne sont plus construit pour durer, les ménages se sont équipés en voitures, électroménager... Avec pour objectif le profit, la concurrence faisant rage, la recherche forcenée d’économie d’échelle qui consiste à produire plus pour un coût unitaire plus faible, a transformé l’organisation de l’économie. Supermarchés, élevage industriel, multinationales...
La sacro-sainte idée de croissance a perduré face à un marché en majorité de renouvellement. La parade c’était de rentrer dans une société de services, qui elle aussi, pour le principal est en saturation.
La dernière idée c’est devenu la multiplication des intermédiaires pour des produits et les services existant déjà. Rendre le produit un tout petit peu plus couteux en y ajoutant un service bidon, juste pour grappiller quelques centimes. Il faut désormais que deux parents travaillent dans un foyer pour avoir le même niveau de vie qu’une famille ou seul le père travaillait en 1970.

2 - L’arrivée sur le marché financer des capitaux des baby-boomers.

A la fin des années 90, les futurs retraités misent en masse sur les retraites complémentaires, arrivent donc sur le marché des nouveaux capitaux qu’il faut rentabiliser à tout prix au meilleur taux. Hormis l’exception des nouvelles technologies (qui ont d’ailleurs été inondées par ces capitaux, ca c’est pas très bien fini) il n’existait pas de débouché suffisamment rentable : les banquiers sont rentrés dans une course folle de prise de risques

3 - La dilution de la responsabilité personnelle.

A une époque, quand on faisait une bourde, on démissionnait dans la honte. Désormais, les centres de pouvoirs sont tellement centralisés et complexes, qu’il est enfantin pour un employé, un groupe d’individus, uns succursale de se réfugier dans le brouillard sans être inquiété. Désormais, c’est le concept du pillage qui prédomine face à l’envie de construire en dur. Le gain personnel au détriment de tout le reste.

De l’autre coté : le commun des mortels, préoccupé par son confort matériel et son image au quotidien, ne prend plus le temps de comprendre, il paie plus cher pour des biens de moindre qualité qu’avant, il tombe dans tous les pièges de la société de consommation, et ne cherche les coupables que si ils lui sont servis sur un plateau.


Voila pour mes causes le reste (concentrations des fortunes, médias ineptes...) ce n’est qu’une suite logique de conséquences, l’etat du monde dans lequel nous vivons n’a pas été décidé, c’est le résultat de la somme de décisions individuelles, c’est en regardant de plus près au niveau de l’individu (l’éthique, la philosophie, la science) qu’on pourrait à mon avis trouver une solution. C’est de notre faute à tous, et je crains que la grande prise de conscience n’aura lieu que quand nos enfants fouilleront dans les poubelles pour y récupérer les richesses qu’on a pu y jeter.


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