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Commentaire de chapoutier

sur Les émeutes anglaises et la lutte des classes


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chapoutier 11 août 2011 11:45

Je vous relate deux petits souvenirs personnels.


Fin été 1982, avenue Division Leclerc, citée des 4000 à la Courneuve, vers 22h00.

Un convoi d’une dizaine de voitures se garent sur le parking du centre commercial.

Une quarantaine de types, coupe de cheveux à la brosse, tous en fly-jacket, baskets et jeans en descendent.

Ils se divisent en 4 ou 5 groupes et s’éloignent du parking.

Intrigué, je les suis de loin. Ils commencent très vite à retourner des véhicules au hasards et y mettent le feu.

Les jeunes de la citée sont interloqués. Des types de la bandes commencent à les harangués, j’étais trop loin pour entendre.

Les types (ou plutôt le commando) sont retournés sur le parking sans être inquiétés, et sont partis.

Les jeunes du quartiers, d’abord perplexes, se sont rapprochés d’une voiture intacte et ont commencer à la secouer.

J’ai couru vers eux en leur criant d’arrêter. D’autres adultes sont venus. J’ai expliqué aux mômes que ce n’étaient pas des jeunes qui avaient agis, que c’était un groupe de flics (ce que je pensais à l’époque) , que c’était de la provocation.

Les mômes ont compris cette fois là.

Le lendemain, justes quelques lignes dans la presse locale.

Quelques jours plus tard les premières émeutes urbaines en France se dérouleront dans l’agglomération lyonnaise, dans le quartier des Minguettes de Vénissieux.

Ce qu’ils raté à la Courneuve, ils l’ont réussi à Vénissieux.




1983, quelques jours avant les élections municipales, rue Mont-Cenis, Paris 18eme,

Toutes les voitures garées ( plus d’une centaines) sont fracturées en pleine nuit.

Le lendemain matin, le front national était en force à distribuer un torchon dénonçant les arabes casseurs de voitures et que donc il fallait voter front national.

1989, je suis au restaurant pour raisons professionnelles (eh oui ca arrive). Mon interlocuteur me parle de sa passion pour les Harleys Davidson, et m’explique pourquoi il ne peut plus se permettre de rouler en Harley.

Il est recherché par le gang des Hells du Val de Marne car il avait refusé de participer à un contrat.

Il m’explique benoitement qu’il avait refusé d’accompagner ses potes Hells rue Mont-Cenis en 1983 pour « péter des bagnoles »



Alors messieurs les nazillons, quand je vous entends déverser votre propagande nauséabonde, vous me faites rire !


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