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Commentaire de Vinrouge

sur Critique du volontarisme politique


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Vinrouge (---.---.240.214) 12 janvier 2007 16:10

Pourquoi opposer volontarisme et pédagogie ? Il me semble plus juste d’opposer volontarisme et gestion. Pour moi, être gestionnaire, c’est faire en sorte que l’environnement, qu’il est difficile de changer, ne menace pas certains acquis, certaines catégories, sa propre carrière (!) etc. ; être volontariste c’est considérer que des actes peuvent infléchir l’environnement. J’associerais donc volontiers la gestion au présent et le volontarisme au futur.

J’ai le sentiment que les dirigeants actuels, hommes politiques ou chefs de grandes entreprises, sont plus gestionnaires que volontaires.

En ce qui concerne les chefs d’entreprise, deux éléments troublants : la structure des chiffres d’affaires des entreprises et le cursus des grands patrons français.
- dans beaucoup d’entreprise industrielles, le chiffre d’affaires est davantage généré par des opérations financières que par des capacités de production (exemples : pour les constructeurs automobiles, la vente des voitures est une source de trésorerie, utilisée ensuite pour proposer des solutions de financement, des contrats d’assurances, etc. ; pour les énérgiticiens, même combat, la vente de pétrole sous toute forme, de gaz, d’éléctricité est une source de trésorerie pour spéculer à la Bourse de l’énergie )

- les patrons français sont aujourd’hui principlament énarques, ils sont passés par des cabinets ministériels, bref, ce sont de brillants administrateurs mais ils ne sont en rien des entrepreneurs, qui croient en leur « bébé » ! Evidemment, ils ne sont pas là par hasard, mais placés par les actionnaires dont ils GERENT les actifs et qu’ils font fructifier par les mécanismes évoqués précédemment.

En somme, les chefs d’entreprise ne sont plus des personnes qui ont un rêve, un idéal, l’envie d’innover ou de faire progresser l’humanité, mais des super gestionnaires de portefeuilles de personnes parfois indumment enrichies, et souvent individualistes.

Ces pratiques ne sont pas si éloignées que celà de la politique : nous cherchons aujourd’hui le meilleur gestionnaire de ce que nous avons gagné et conquis, mais nous faisons là preuve du même égoïsme que les actionnaires ! Nous cherchons en effet celui qui maintiendra les retraites, l’assurance chômage, la sécurité sociale, la réduction du temps de travail, etc. à leurs niveaux d’aujourd’hui, sans forcément penser à demain.

La génération qui commence à travailler va devoir affronter des problèmes qu’aucune autre génération n’a eu : ses parents, qui ont préféré être libres, indépendants et profiter de la vie plutôt que d’élever une nombreuse progéniture braillarde et emmerdante, exigent aujourd’hui le maintien de la retraite par répartition. C’est une évidence, il n’y aura plus assez d’actifs pour la payer, d’autant plus, qu’ils sont nombreux dans cette nouvelle génération à vouloir suivre l’exemple de ses parents (c’est-à-dire en faire le moins possible et profiter, tout en voulant les mêms avantages que ceux qui triment...). Voici donc l’optimiste modèle de société que j’entrevois : une petite population pas si riche (parce que les autres seront partis) essorée par le travail et les prélèvements, des gens du même âge qui, au mieux, se moqueront des premiers parce qu’ils travaillent trop, des retraités craintifs et pleurnichards (« C’était mieux avant »), tout celà dirigé par des gestionnaires de plus en plus cyniques, qui gèreront le confort des plus nombreux et non le progrès de tous !

Uen deuxième opposition possible est donc volontarisme contre conservatisme. Historiquement le volontarisme est donc plutôt de gauche, alors qu’aujourd’hui, incarné par Sarkozy, il est plutôt de droite. Je regrette profondément que le PS, renforçant cette image, ait choisi comme candidate la comptable de ses espoirs de victoire, et non une personne désireuse de changer notre environnement.

Alors, moi, je dis oui au volontaristes, car ils ne sont en rien opposés aux pragmatiques (que l’on appelle un peu trop souvent girouettes...) !


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