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Commentaire de Alexandre Gerbi

sur Longue Marche des Harkis : La Gauche en question


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Alexandre Gerbi Alexandre Gerbi 14 septembre 2011 16:12

Et en guise de post-scriptum, concernant l’Armée française, voici ce que j’écris, par exemple, dans L’Amor est morte, De la « décolonisation » et de l’avenir franco-africain :

" (...)

L’Armée et l’Afrique

Aux Africains, leaders et populations, et aux Français de métropole, pour aussi étonnant que cela puisse paraître, s’ajoutait une troisième force favorable à l’unité dans l’égalité : l’Armée. Car mère de l’Empire, l’Armée soutenait d’instinct l’unité franco-africaine.

Il est vrai qu’historiquement, de Faidherbe à Lyautey en passant par Savorgnan de Brazza, les innombrables commandants de Cercle dont Amadou Hampâté Bâ a dressé une galerie de portraits haute en couleurs subtiles et ravageuses dans ses ouvrages de souvenirs (23), l’Empire était, dans une large mesure, le « bébé » de l’Armée (24).

Pour cette raison, en plus de la fraternité des armes dont elle était le meilleur témoin, l’Armée des années 1950 était, par idéalisme ou par pragmatisme, ralliée sinon ouverte à l’idée d’égalité.

Davantage encore, elle était favorable à la justice sociale au profit des « indigènes » (25). (...)

Notes :

(...)
(23) Lire en particulier Oui Mon Commandant ! et L’étrange destin de Wangrin.
(24) Au premier rang des fondateurs conquérants de l’Empire français, deux figures atypiques, Savorgnan de Brazza et Louis Faidherbe. Ce dernier, «  républicain (…), sympathisant avec les mouvements antiesclavagistes de surcroît, (...) offre une personnalité complexe, à mi-chemin entre Bugeaud dont il reprit les méthodes et V. Schœlcher avec qui il se lia d’amitié.  » in L’Afrique occidentale au temps des Français, Monique Lakroum, p. 164, La Découverte, 1992. « Louis Faidherbe (1818-1889), gouverneur du Sénégal (1854-1861 et 1863-1865), chef militaire et administrateur de haute valeur, il organisa la colonie, pacifia le haut Sénégal, où il (...) reconstruisit Saint-Louis et fut le véritable créateur de la ville et du port de Dakar (1857). » (Larousse) Faidherbe recruta des esclaves qu’il avait affranchis en les arrachant à leurs maîtres africains, et créa le corps des tirailleurs sénégalais, fer de lance de la conquête de la future AOF. Car l’Empire français en Afrique occidentale et saharienne fut en grande partie, aussi, une œuvre sinon de l’Afrique, en tous cas de très nombreux Africains, puisque les troupes qui conquirent la plus grande partie de l’AOF, jusqu’au Maroc, étaient essentiellement composées de soldats noirs.
(25) « Nous pouvions conserver dans la France une Algérie, indépendante, sorte de dominion sans apartheid, sans exploitation de l’Arabe par l’Européen, sans favoritisme, sans paternalisme, quelque chose qui n’aurait plus été une province mais un pays libre où deux races auraient pu vivre dans l’égalité sinon dans l’identité, dans la compréhension sinon dans l’amitié, chacun étant citoyen français comme au temps d’Auguste où Grecs, Hébreux, Gaulois, Ibères et Germains étaient, au même titre qu’un Italique, citoyens romains » Raoul Salan, « Pourquoi ai-je rejoint le putsch d’Alger ? » in Historia n° 293 avril 1971. (...) « 

A chacun de juger si cette analyse cherche à »salir" l’Armée française, ou à rendre compte, le plus objectivement possible, de ses positions de l’époque sur la question ultramarine.


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