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Commentaire de Brath-z

sur Présidence du Sénat : Quand Chevènement cite Edgar Faure


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Brath-z Brath-z 29 septembre 2011 12:09

Jean-Pierre Chevènement a beaucoup déçu en ne se présentant pas en 2007 alors qu’il avait un boulevard pour lui (en janvier, Royal était conseillée par BHL et Sarkozy voulait la « rupture » sur le mode américain), se contentant de devenir le conseiller « social et républicain » d’une candidate suffisamment protéiforme pour prétendre incarner à la fois les « modernes » (bobos, droitsdelhommistes, etc.) et les « anciens » (socialistes, républicains, etc.). Finalement, Bayrou reprend la posture du Chevènement de 2002 et empoche 10% d’électeurs « bonus » par rapport à ce que représente le centre en France. C’est chez Chevènement quasi pathologique : il laisse planer un temps le doute quant à ses intentions de peut-être tenter d’incarner une alternative, et abandonne finalement après avoir fait des ronds de jambe et des moulinets de bras.
En 2002, il s’était finalement lancé, convaincu qu’avec deux candidats socio-démocrates maastrichiens, la situation était suffisamment urgente pour qu’il tente le coup. Mais sans grande conviction, et surtout en se laissant manœuvrer par à peu près tout le monde, depuis ses anciens amis du CERES passés entretemps dans la « deuxième gauche » qui l’emmènent depuis des années sur le terrain de la technocratie gestionnaire, jusqu’à Pasqua et Villiers qui jouent à cache-cache pour enfin dénoncer dans la presse des approches opportunistes.
Résultat de la combinaison de ce manque de motivation et de ces erreurs tactiques : un score symbolique à la présidentielle, qui lui aura au moins permit de lancer son MRC.

Après avoir loupé l’occasion historique de 2007, Chevènement est grillé, fini, kaput. S’il se présente à la présidentielle, il connaîtra le destin de Michel Debré en 1988 : celui de « l’homme d’état » reconnu par tous, à droite comme à gauche, qui finit une carrière politique déclinante sur un résultat minable, faute d’avoir pu se présenter au moment où il disposait d’un espace politique véritable. S’il ne se présente pas, il est à craindre qu’il se ralliera à la candidature socialiste. Pourtant, deux autres choix autrement plus pertinents pourraient s’offrir à lui, car en 2012, deux candidats occupent son terrain naturel : Jean-Luc Mélenchon (sur une ligne plus proche de la « gauche exubérante ») et Nicolas Dupont-Aignan (sur une ligne plus « droite conservatrice »). A défaut de pouvoir opérer une véritable « jonction des patriotes » (ces deux candidats-là ne vont évidemment pas s’allier), Chevènement pourrait apporter à l’un ou l’autre un soutien qui pèserait plus par le symbole et l’estime dont il jouit, malgré tout, encore que par ses ressources de mobilisation électorale.

Mais je pense qu’une fois encore, le Che va décevoir...


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