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Commentaire de Eloi

sur Photovoltaïque : l'énergie du présent, et du futur


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Eloi Eloi 23 octobre 2011 19:12

>>"Et là, on parle en effet, au niveau du parc français, de millions de m3.« 

Pour des déchets à faible radioactivité (voire radioactivité inexistance) il n’y a pas de réel risque sanitaire. Ces déchets seront donc facilement gérés ; ils seront traités en vertu du principe de précaution mais ne constituent pas une dangerosité préoccupante.

Vous citez ce »gros chiffre« de millions de m3, pour impressionner ?, mais néanmoins, si vous étalez le démantèlement sur 20 ans, ca nous fait, plusieurs centaines de milliers de tonnes par an de matériaux (béton, terre...) à comparer avec les 325 millions de tonnes annuels (1000 fois plus) de déchets issus du BTP et des mines, actuellement gérés de manière économique.

http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12549

>> »Mais discutez un peu avec des ingénieurs nucléaires de ce qu’ils comptent faire des cuves usagées, par exemple, qui sont elles très fortement irradiées... « 

Pour ce que j’en sais ca ira en FA-VL.

>> »Les seuls exemples qu’on ait de centrale en cours de démantèlement, comme Brennilis, alors qu’il s’agit de réacteurs beaucoup plus petits, sont une explosion des coûts et des délais de démantèlement.« 

Les coûts de Brennilis (70 MW) avaient été brutalement extrapolés depuis l’évaluation des coûts sur des REP de puissance, aboutissant à un absurde 20 M€. Parlez ensuite »d’explosion des coûts« à partir d’une estimation aussi basse, ca n’a pas beaucoup de sens.

>> »Les sommes provisionnées par EDF (quelques milliards d’€) sont très largement insuffisante.« 

Elles sont clairement insuffisantes aujourd’hui mais sont prévues pour représenter à terme près de 40 milliards d’€, quand la charge de démantèlement sera nécessaire. On peut décortiquer le rapport de la Cours des Comptes, mais ce sont des discussions comptables difficiles. Après le rapport de 2005, ou EDF s’était fait reprocher son manque de provisions par rapport aux besoins futurs, EDF a allongé quelques milliards. Tout ceci montre non seulement le pouvoir de la cour des comptes, mais aussi que les choses sont faites sérieusement.

Contrairement à ce que insinuent perpétuellement les détracteurs du nucléaire.

>> »Concernant le stockage, oui il y a des projets en cours de construction ou en exploitation actuellement, je reconnais que ca reste à assez petite échelle, mais ca va se développer« 

Nous sommes donc d’accord que ce n’est pas mature industriellement aujourd’hui.

>> » Evidemment, la plupart des centrales solaires et éoliennes aujorud’hui se passent de moyens de stockage, à juste titre car elles sont la plupart du temps dans des réseaux et à un niveau de pénétration qui permettent une intégration sans stockage. Mais ca ne va pas durer.« (je souligne et engraisse)

Bien d’accord avec vous : il serait temps que cette difficulté soit clairement affichée, et que les objectifs politiques y soient adaptés, ce qui apporterait de la crédibilité (et de la maturité) à la filière. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas !

Il serait de plus bon que vous en invertissiez l’auteur de cet article : votre parole aura sans doute plus de poids que la mienne.

>> »Quant au coût, on pense arriver rapidement à moins de 200$/kWh (150€) de capacité de stockage, pour des batteries, qui permettent, contrairement aux STEP, de stocker sur de très petites surfaces. Si l’on veut des centrales qui intègrent toutes une capacité de stockage de 2h à pleine puissance (sachant qu’une centrale solaire, typiquement, produit en moyenne sur l’année à 15 à 30% de sa capacité installée, ces 2 heures me semblent suffisantes), bref 2h de stockage ajoutent un coût de 300€/kW, soit 0,3 €/W, sur une centrale solaire au sol qui coûte aujourd’hui autour de 1,5 €/W, ou une centrale éolienne qui en coûte 1€/W, le surcoût n’est pas énorme.« 

Soit, mais malheureusement, ce n’est pas 2 h que l’on va chercher à stocker en France, c’est au moins une semaine pour l’anticyclone froid (éoliennes) ou six mois (solaires).

Une semaine d’électricité = 7 TWh = 1000 milliards d’€
Supposons que l’on stocke 10% saisonnièrement d’une production 50% solaire : 3.000 milliards d’€. Dans la réalité on stockera plutôt au moins (au doigt mouillé) 30% pour compenser les variations de production saisonnières (facteur 6) et les variations de consommation saisonnières (facteur 2)
Malhreusement, de plus, il serait idiot de ne remplacer que le nucléaire, au passage, il vaudrait mieux remplacer a minima les fossiles en plus ==> x3 sur ces chiffres.

C’est hypnotique ces chiffres !

Par contre, si l’on va sur le site de storenenergy, on note que le méthane se stocke à un coût de 5 €.MWh-1.an-1. Ca c’est beaucoup plus raisonnable !! !

Et à partir du moment où l’on produit du méthane stockable à »bas coût« et pouvant alimenter une filière GNV (par exemple), l’on s’aperçoit que l’avenir des ENR, à moyenne échéance, passera probablement plus par les carburants synthétiques que par l’électricité !

Là est à mon sens du trésor ENR.

Que diriez-vous d’un programme politique (exemple grossier) :
* » d’ici 2017 démonstration d’un véhicule GNV intégralement alimenté par du méthane produit par éolien ou solaire ; d’ici 2022, filière GNV compétitive, sans subvention«  ?
* »maintien de la production électronucléaire par remplacement des plus vieilles tranches par des EPR de troisième génération« 

Extrêmement ambitieux, à »court" terme (10 ans), fédérateur : les pronucléaire (et ils sont nombreux en France) seront tous d’accord et se réjouiront, même TOTAL sera d’accord et pourra faire contribuer ses 10 milliards d’€ de bénéfices annuels à un tel projet ! Les pro-ENR convaincus (ceux qui ne le sont pas pour être antinuke) seront réjouis que l’on assigne un rôle sérieux (les carburants, indispensables et irremplaçables aujourd’hui) aux ENR

Voilà un programme fédérateur !


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