• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Michel Tarrier

sur Les faux Amish de la Décroissance


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Michel Tarrier Michel Tarrier 4 novembre 2011 18:33

PARTIE 4 (FIN !)
(Un découpage en 3 ne suffisait pas !)

Après une longue critique des politiques non nataliste ou antinataliste, il écrit : « Méfions –nous du piége qui consisterait à dire : puisque je suis impuissant à changer le monde, je peux déjà réduire l’empreinte humaine en n’ayant pas ou peu d’enfants. Cette liberté individuelle (d’avoir ou pas une descendance) ne peut tenir lieu de projet politique. Remarque amusante quant on sait que la solution proposée par le groupe à la crise écologique est la frugalité heureuse volontaire donc nécessairement une décision individuelle et non politique ».

Le malheureux néomalthusien vu par M. Paul Ariès est un humanicide qui a transféré sa haine du pauvre à l’ensemble de l’humanité. Il faut en conclure que les malthusiens appartenant à l’espèce homo sapiens sapiens pratiquent la haine de soi ?

Nous avons droit encore une fois au trop plein d’automobilistes

« LE PROBLEME N’EST PAS CELUI DE TROP D’HUMAINS MAIS TROP D’AUTOMOBILISTES ... C’EST A DIRE QUE LA PLANETE PEUT NOURIR 12 MILLIARDS D’INDIVIDUS, MAIS PAS AVEC NOTRE MODE DE VIE, LE PROBLEME N’EST PAS DE TROP D’HUMAINS MAIS DU TROP DE PRODUCTIVISME ».

Qu’on nous explique : il y a trop de production car il y a trop de productivisme ? Où passe le trop de production qui pourrait alimenter le milliard de sous-alimentés ?

Chez Ariès, l’angoisse de la disparition de l’espèce apparaît d’une manière récurrente dans son discours.. Exemple il écrit « Dans ce domaine particulièrement vital cette thèse souligne que la société de consommation conduit à choisir la production de richesses économiques avant même notre propre reproduction ».

Dans : Objectif décroissance édité par la revue Silence, sous-titré, sans rire, vers une société harmonieuse, P. Ariès dénonçant les faux décroissants, écrit : Pour ceux-ci, « Ce mot d’ordre de la décroissance, ne serait-il pas aussi la traduction en langage moderne, donc économique, de la vieille posture religieuse du renonçant aux plaisirs de la vie. » « Ce point de vue de la décroissance serait aussi, selon certains, une bonne entrée en matière pour banaliser la haine du pauvre ou des humains afin de provoquer un humanicide souhaitable dans l’intérêt des autres espèces animales où végétales, voire pour la survie de notre mère Gaia ».

Ce texte nous apprend d’une part, que selon P. Ariès la joie de vivre modèle Ariès, n’aurait rien à voir avec un quelconque renoncement aux biens de ce monde et que d’autre part l’effondrement de la biodiversité liée à la surpopulation humaine n’entre pas dans le champ de pensée de notre politologue…

L’imposture est dans la trahison du sens des mots. Monsieur Ariès veut nous faire croire que la décroissance est tout sauf la décroissance : moins de voitures, moins de chauffage, moins de déplacements, moins de consommation de viande, moins de loisirs : Non « Nous pensons que le choix de la décroissance n’est en rien une corvée et qu’il est donc possible d’y rallier majoritairement les électeurs : il y a de la joie à entrer en décroissance et à ne plus être un forçat du travail et de la consommation  ».

Monsieur Ariès oublie que 4 millions de chômeurs, préféreraient être des forçats du travail sinon de la consommation.

Enfin toujours la même antienne je cite : « La thèse néo-malthusienne (ou populationniste ) ne doit pas être combattue parce qu’elle serait fausse scientifiquement, mais parce qu’elle charrie politiquement des leçons inacceptables ».

Loin de nous de penser que la science est idéologiquement neutre. Mais comment récuser tout abord scientifique, toute méthodologie aussi objective que possible pour appréhender la réalité ?

Personne ne peut sérieusement récuser un minimum de rationalité, nous sommes dans le domaine du subjectivisme le plus total, il poursuit : « Inacceptable est en effet l’idée que les guerres seraient dues à « trop de population ». Elle justifie l’idée d’un « espace » vital et confond surpeuplement – le rapport objectif entre population et les ressources- et surpopulation qui relève d’UNE PSYCHOSE ».

Même position que Cheynet, les néomalthusiens sont des psychotiques.

Au delà du problème (guerre et surpopulation), P. Ariès est brouillé avec toute approche rationnelle du problème de la surpopulation, qui diffère selon lui du surpeuplement. Par ailleurs même Gasthon Bouthoul n’a jamais établi une causalité mécanique entre surpopulation et guerre. Que je sache il n’a jamais non plus justifié la doctrine nazie du lebensraum.

On est dans la logique des procès de Moscou.

On s’interroge, quant à l’appui de sa thèse du surpeuplement, il décrète que les Pays Bas ne souffrent pas de surpeuplement. C’est vrai ils mangent à leur faim parce que l’essentiel de leur consommation vient de l’extérieur. Tout cela revient à jouer sur les mots. L’empreinte écologique des Hollandais dépasse de plusieurs fois les capacités d’accueil de leur territoire. On retombe dans la confusion, quand il cite Christian Godin « c’est le nombre des miséreux et pas celui des hommes qui fait de Bombay une ville surpeuplée ».

Conclusion logique les miséreux ne sont pas des hommes ?

Après un panorama des groupes humanicides il ne craint pas d’affirmer : les néomalthusiens ou pédophobes font l’impasse sur les grands enjeux du moment : « Comment apprendre à se nourrir autrement pour se nourrir tous, comment se soigner autrement pour se soigner tous, ou, selon le mot de Gandhi, comment vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre ?  ».

Il faut se demander si Ariès est un naïf impénitent ou s’il se moque du peuple. Depuis quand les néo malthusiens font abstraction du mode de vie ? Ils ont toujours affirmé que deux facteurs intervenaient dans l’empreinte écologique d’une population dans un territoire donné : le mode de vie et le nombre des hommes.

Encore une fois, il existe chez Ariès une forte propension à la chasse aux sorcières.

En bref, Monsieur Ariès est en plein idéalisme platonicien : la décroissance est un mot obus. Il devrait relire Platon, il apprendrait que l’homme est un être désirant et qu’à ce titre non seulement il n’est jamais satisfait par l’appropriation de biens matériels ou de puissance et que de ce fait il est amené sans cesse à se projeter dans le futur qu’il veut meilleur.

Il reste également à Ariès de démontrer que la consommation ne crée pas du plaisir.

On veut bien admettre qu’il se considère comme un forçat de la consommation, mais reste à prouver qu’il s’agit là d’une opinion qui peut prétendre à l’universel.

Résumons : les néomalthusiens tels qu’ils les dénoncent sont des psychotiques, donc on ne discute pas avec eux.

Deuxièmement l’écologie en tant que science doit être rejetée, elle conduit à la shoah.

D’ailleurs : « Le piège le plus important face à cette problématique consiste à aller chercher une réponse définitive dans le réel » Cheynet.

Tout débat rationnel est difficile dans ces conditions .Comme dans le Coran, ils ne veulent s’adresser qu’aux croyants.

Le pire est leur position politique Dans « Sauver la terre, oui, mais d’abord la démocratie », article d’Ariès paru dans La Décroissance numéro 66, on mesure le degré d’imposture et de confusion qui caractérise le trio de penseurs de la Décroissance.

Lao Tseu affirmait que l’important était de bien nommer les choses.

On ne peut que conclure à la lecture de cet article que la démocratie est un concept en soi. Il n’est pas nécessaire d’analyser ce qu’il recouvre. En fait ils considèrent la démocratie occidentale, comme l’essence de la démocratie. Pour Cheynet notre démocratie est républicaine et humaniste, et j’ajouterais bourgeoise.

L’objectif de l’article est de nier l’importance de la crise écologique, c’est un problème secondaire, le vrai problème est de dénoncer le complot qui se trame sous le mot poison de « démocratie écologiste » en prenant conscience qu’il recycle des thèses anciennes.

La plus grosse escroquerie du groupe est de prétendre : Un que la décroissance n’est pas une donnée objective : non la production de pétrole ne va pas décroître, deux, même si elle décroissait cela ne serait pas un problème.

Sur le plan politique, ils font totalement abstraction de la réalité politique nationale et internationale. La revue s’emploie à dénoncer les Hulots et autres écotartuffes qui feraient soit disant reculer la prise de conscience écologiste. Même Jancovici est dénoncé, il est vrai qu’il n’annonce pas la croissance, ni la décroissance heureuse. Je ne parle pas des malheureux qui osent évoquer la surpopulation, Tarrier, Dumont, Cousteau, Pacalet, Ehrlich. Cheynet est formel : ces gens doivent être internés.

La démocratie dont il se recommande reste à préciser. Quel pouvoir (de classe) va appliquer leur programme de revenu universel garanti couplé à un revenu maximal ?

Curieusement Cheynet écrit : « Les ressources de la planète pourraient être infinies, nous serions tout autant pour la décroissance et l’antiproductivisme ».

En clair, le salut de l’humanité passe par la conversion à un monachisme comportemental généralisé qui permettrait de peupler la planète de 40 milliards d’individus. Le trio n’est pas à une absurdité écologique prés, il ignore totalement les lois de l’écologie scientifique qui montrent qu’il existe un équilibre générale des espèces et qu’aucune espèce ne peut proliférer indéfiniment sans se mettre elle-même en péril.

Est-ce compatible avec l’idéologie de gauche ?

Dans le numéro 1005 de Politis, appel de Politis, Paul Ariès écrit : « Nous devons créer une troisième force à gauche. Oui nous devons créer un troisième force capable de peser sur les choix politiques notamment du P.-S. ».

Ce discours prête à sourire lorsqu’on se rappelle qu’il est, d’après lui possible, de rallier la majorité des électeurs à entrer dans la décroissance dans la joie, alors que ses partenaires PCF, NPA, PS, ne jurent que par la croissance. Leur seul point commun : l’antimalthusianisme économique et démographique.

Monsieur Ariés, qui pourfend la « démocratie écologiste » ferait bien de s’interroger sur l’impasse gauchiste, pense-t-il que cette gauche puisse faire indéfiniment ignorer le terrorisme étatique du communisme réel et de ses millions de morts ?

C’est vrai la question importante qui est posée aux écologistes est : quelle démocratie va pouvoir anticiper, avec ses conséquences économiques et sociales, l’inéluctable décroissance de la production de biens matériels ? Apparemment ni la sociale démocratie ni les chapelles gauchistes ne sont prêtes à dire la vérité sur la décroissance. Or pas de vérité, pas de démocratie et le groupe La Décroissance participe au mensonge général en laissant croire que la décroissance n’est pas la décroissance. Outre la décroissance mot obus, une autre définition de la décroissance selon Ariès  : « La décroissance est l’inverse de la néantification du passé et donc de l’avenir »

Brière Jean, MCU-PH, membre du bureau politique du MEI, Mouvement Ecologiste Indépendant, membre fondateur du MEP : Mouvement D’Ecologie Politique (1981) , des Verts Parti et des Verts.

Adresse : 3, rue de Prévieux, 69500 BRON. tel : 04 72 81 92 38. E-mail : [email protected]


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès