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Commentaire de morice

sur Clipperton, un atoll français du Pacifique (1) L'île de la Passion, de toutes les passions


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morice morice 1er décembre 2011 01:00

fonction actuelle de l’île : rien à voir avec sa flore ou sa faune :



Fonction symbolique enfin, et qui nous ramène au « rêve d’empire ». Maintenir le principe d’une souveraineté étatique sur un territoire situé à l’autre extrémité de la planète, et si minuscule, si dérisoirement improductif soit-il, est considéré comme un « discours d’universalité », comme l’expression géopolitique des ambitions de souveraineté planétaire dudit État. On ne pourrait autrement s’expliquer l’extraordinaire acharnement procédurier dont ont fait preuve depuis un siècle les gouvernements français successifs pour faire reconnaître leur souveraineté sur l’atoll désert et inaccessible de Clipperton, au large du Mexique ; cet atoll n’a que tout récemment trouvé un rôle actif, celui de relai de communications « high-tech ». Aussi lourde de résonances devenues purement symboliques est l’appartenance des îlots Saint-Pierre-et- Miquelon au territoire de la République. Ils ont depuis longtemps perdu leur fonction économique d’origine, celle d’escale pour les pêcheurs normands de la morue, mais ils conservent leur posture de « butte témoin » nostalgique d’une Amérique française — celle qui laissa jadis s’engloutir le roi Louis XV...

Depuis le grand mouvement dit de décolonisation — euphémisme qui, bien souvent, désigne la retraite que durent subir les puissances coloniales —, les ex-minicolonies et microcolonies insulaires ont connu deux modes opposés d’évolution politique. Dans la plupart des cas, ces territoires sont devenus des États indépendants, entrés à l’ONU sur un pied d’égalité formelle avec les grandes puissances en dépit de leur taille très réduite, alors que la France, les États-Unis et, marginalement, les Pays-Bas (dans la région caraïbe) ont maintenu leur souveraineté étatique sur divers165

groupes d’îles et îlots. Le statut de premier type correspond mieux à l’évolution générale du monde, le second reflète plutôt un enracinement dans le passé, un souci de ne pas briser complètement avec la période « impériale » comme image et comme système.


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