Vous dites :
« Les profits dégagés se sont de plus en plus traduits en dividendes pour les actionnaires (de 29% des profits en 2000 à 36% en 2009), et en investissements financiers plutôt qu’en investissements productifs (les investissements financiers des entreprises non financières sont passés de 81.2 % du PIB des pays développés en 1995 à 132.2 % en 2007). »
Votre raisonnement est faussé. Pour effectuer des investissements productifs il faudrait d’abord juger d’une demande éventuelle, d’une consommation projetée. Dans bien des domaines et sous la pression de l’OMC (GATT) une bonne partie de la demande a été satisfaite par des produits étrangers à bas coûts (intra et hors UE). L’avantage des produits moins chers fut de donner du pouvoir d’achat aux salariés (plus de produits moins cher) et de contenir les pressions salariales. On a vu ce qui s’est passé après.
Le pari fait du transfert d’emplois depuis le secteur manufacturier vers les services n’a pas donné les résultats espérés. Certains ont cru qu’en offrant à l’exportation des produits à forte valeur ajoutée en échage de biens de consommation pour les ménages enrichirait le pays. Il n’en a rien été. On a laissé sur le carreau tout ceux qui n’avaient plus les qualifications requises pour entrer dans le nouveau système. Système d’autant plus défectueux que les entreprises ne paient pratiquement pas la formation, et qu’elles s’en foutent. Résultats : profits privés, pertes sociales publiques.
C’est comme ça que ça marche. Les comparaisons, le « benchmarking » n’apportent rien.
« Il convient plutôt de construire un nouveau modèle économique et social qui repose sur les investissements nécessaires pour préparer l’avenir. » Ce genre de belle phrase creuse n’arrange pas votre article.