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Commentaire de Hotel Romeo

sur Koh-Lanta et l'intoxication médiatique de la téléréalité


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Hotel Romeo 20 décembre 2011 06:53

Aaah Koh Lanta ! En voilà un sujet qu’il est bien  ! J’ai l’avantage de résider en Nouvelle-Calédonie, où deux saisons de l’émission ont été réalisées voici quelques années (à l’île des Pins en 2005 et dans le Nord, sur des îlots du large de Poum pour une autre saison je ne sais plus quand). La chaîne et les producteurs de Koh Lanta avaient été autant séduits par les beautés des sites retenus que par les « subventions » rondelettes proposées par nos brillants dirigeants afin que l’émission se fasse sur nos terres. Eh oui ! Je ne sais pas si c’est le cas pour les autres pays qui ont reçu nos joyeux robinsons télévisuels, mais nous autres Calédoniens avons payé (cher !) pour que notre île ait le privilège de servir de décor à ce piège à lobotomisés. Il paraît que ce petit sacrifice devait nous rapporter de substantielles retombées touristiques, que nous attendons toujours patiemment.
Bref. Dans notre petit archipel, les informations circulent vite. Et il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que les équipes de Koh Lanta (les participants comme les techniciens et organisateurs) acquièrent une solide réputation de massacreurs d’environnement (cf. un épisode bien connu de consommation d’oiseaux de mer ultra-protégés, objet d’un procès retentissant entre les organisations écologistes et la production de Koh Lanta), mais aussi de menteurs patentés. Car il faut absolument le savoir et le proclamer, Mesdames et Messieurs, il n’y a absolument rien de vrai dans Koh Lanta, à part peut-être les coups de soleil sur le pif de nos aventuriers. Tout est scénarisé, bien sûr, mais aussi truqué, bidonné, fictif, maquillé à outrance. Les « candidats » sont sensés dormir à la dure, en totale autarcie, feu de camp, belle étoile et moustiques en folie ? Vous rigolez : ils rentrent tous les soirs à l’hôtel après le tournage pour roupiller peinards à la clim. Les seuls dangers qu’ils affrontent, c’est de se faire une entorse en débarquant du bateau ou de marcher sur une biche de mer (sorte de grosse limace aquatique à la consistance de l’étron frais). Les sites « reculés » sur lesquels ils viennent tourner leurs pitreries sont en fait aussi sauvages et dangereux que le fond de votre jardin et servent de lieux de pique-nique et de camping aux gens du cru... qui en profitent d’ailleurs pour y transporter à prix d’or quelques touristes métros gogos venus en pèlerinage.
Vous regardez trop la téléréalité ? Regardez plutôt la réalité tout court : vous vous faites niquer par la télé.


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