J’ai vu et revu le cheval de Turin. Cinéma exceptionnel qui se caractérise volontiers par son traitement marginal : plans longs, action ralentie, répétition dans la quotidienneté des gestes. Je ne vois pas en quoi par contre ce film est un bras d’honneur. Béla Taar a abordé avec talent et brio une forme de cinéma qui lui est propre. Et son film ne s’oppose pas à d’autres chefs d’oeuvre du XXe et XXIe siècles. Au contraire. Il en complète le tableau. Le cinéma n’est pas un art unique. Et je ne cèderais pas à la tentation trop facile de comparer ce film d’exception à d’autres films. Il est unique et en cela il doit le rester. Le comparer c’est déjà lui donner une étiquette. Or ce film est dans sa facture même sans étiquette. Ne mêlons pas Béla Taar aux querelles inutiles et improductives d’esthètes et de critiques inappropriées du cinéma.