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Commentaire de Kobalt

sur AVAAZ, cyber-actions et cybermanifs


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Kobalt 28 janvier 2012 21:54

Je crois que le piège le plus grand est d’utiliser les armes de l’ennemi : « On ne résout pas un conflit avec la même partie du cerveau que celle qui sert à créer le conflit » (Albert Einstein).

D’abord il faut cesser de penser en terme de quantité, de démocratie, de droits de l’homme et de toute cette idéologie qui a été l’outil principal de l’asservissement de l’être humain. Evidemment le cyber-espace fait partie de cet arsenal. Quand on est sur la toile, on ne peut pas être vraiment là. Internet c’est une façon de déporter la réalité dans un espace inoffensif. Ce n’est pas grâce à internet que le pouvoir actuel s’est mis en place. Mais la toile est le nouvel opium du peuple par lequel il ne fait que désinvestir sa réalité quotidienne. Un écran d’illusions.

 

Aller dans la rue ? Je n’y crois pas plus.

Les mouvements de masse n’ont  jamais rien apporté de bien, ni dans la rue, ni sur le net.

Tous ces mouvements « révolutionnaires » et contestataires, par ailleurs complètement justifiés,  ne servent hélas qu’à la toute-puissance, car ils ne proposent rien d’autres : ils utilisent exactement la même pensée que celle qui nous asservit.

 

C’est au niveau des idées fondamentales qu’il faut agir.

La première idée à changer est celle de la liberté. La pensée ne peut pas se fonder sur un tel concept, car c’est précisément le dogme qui permet la servitude la plus totale. L’asservissement dans lequel l’Occident s’est volontairement mis repose sur la paralysie de la pensée, par le rabâchage d’un mythe qui empêche de penser.

Une pensée digne de la raison ne peut émerger que d’une limite, c’est-à-dire de l’interdit.

Qui est prêt à accepter ça ? Personne. Et probablement pas plus les « révolutionnaires » que les autres. Mais peu importe car nous n’aurons plus le choix. Quand on hypothèque, et qu’on hypothèque sur les hypothèques, vient un jour où la dette ne peut plus être reportée.

 

Pris dans le délire de la non limite, nous serons incapables de changer quoi que ce soit par nous-mêmes, car une limite ne peut s’imposer que de l’extérieure. Elle ne peut pas être le fruit ni d’une pensée ni d’une réflexion, puisque la pensée et la réflexion on besoin d’un butoir causal pour advenir. Une chose ne peut pas être antérieure à ce qui lui donne naissance. Cette inversion de la logique, au fondement de l’esprit humain, est la clé du pouvoir actuel de « l’Empire » qui a réussi à démanteler les fondements du bon sens. Elle est voilée par le masque de la démocratie, légitimée par le scientisme, et promue par la soi-disant nécessité économique. Qu’est-ce que la démocratie quand la dé-raison a pris possession de tout un chacun ?

 

Que faire alors ?

Attendre qu’une limite extérieure nous ramène à la raison. Je n’en vois pas d’autres que celles que la nature va nous renvoyer. Car oui, la nature de l’homme (et de son environnement) n’est pas sans limite.

 

En attendant, je pense qu’il serait bien plus courageux et plus utile d’adresser plus souvent la parole à son voisin ou à la personne qui se trouve assise à côté de soi dans le bus, que d’entretenir le délire de l’ubiquité en cliquant de ci de là sur internet. C’est dans le rapport direct à l’autre, dans la proximité, que l’on pourra changer quelque chose (en soi d’abord), mais pas avec des méga systèmes de prise en charge. Laissons-les à ceux qui les ont et qui les maîtrisent, et développons plutôt ce qui leur échappe.

 

 

PS : Ce petit texte spontané ne vise pas à démontrer quoi que ce soit, mais simplement à ouvrir une piste différente de ce que l’on lit et dit partout. Il s’inspire néanmoins (librement) de nombreux auteurs, dont le plus significatif (peu aimé, bien qu’il soit incontournable) est Pierre Legendre.

 

 


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