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Commentaire de Annie

sur L'intimidation, un fléau grandissant


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Annie 2 février 2012 21:06

J’ai une coudée d’avance sur vous. Le bullying comme on l’appelle en Angleterre est un véritable fléau, que mon fils aîné a connu en milieu scolaire. Je dois dire qu’il s’agissait pour moi d’un phénomène totalement inconnu.
Je n’ai pas trouvé de solutions à ce problème, j’ai défendu mon fils à chaque fois qu’il a été intimidé, même contre son gré, mais il y a plusieurs constantes que l’on retrouve dans ce phénomène :
D’abord la victime est rendue responsable de son sort. Si elle est intimidée, c’est qu’il y a des raisons. Il suffit que votre enfant soit roux (une tare en Angleterre), obèse, porte des lunettes ou soit hyperactif comme mon fils, il y aura toujours de bonnes raisons pour le torturer (le mot n’est pas trop fort).
Il y a une ambiguïté de la part des autorités ou des parents, qui fait que cette situation se perpétue. Des parents très défenseurs de leurs enfants, des profs assis entre deux chaises, qui veulent avant tout préserver la paix dans leur établissement et préfèrent ignorer ce qui se passe (pas tous, et pas toutes les écoles, le dernier lycée de mon fils a été intransigeant à cet égard et tout à fait remarquable).
Il y a aussi le phénomène de meute. Des enfants plutôt gentils normalement qui deviennent des monstres par contagion.
Enfin, il y a un déficit chez les enfants qui intimident. Ce sont des enfants parfois maltraités, mais pas toujours, plus souvent des enfants à qui n’a pas été inculquée la notion de bien ou de mal. Il ne s’agit pas ici d’une compréhension intellectuelle de cette notion, mais de son intégration au point qu’elle conditionne le choix des comportements et agisse comme un frein.
J’ai toujours eu une certaine compréhension envers ces enfants, mais mon fils passait quand même en premier. Et si parfois se plaindre conduisait à une aggravation de la situation, ne pas le faire revenait à cautionner ces comportements qui ne représentent ni plus ni moins que des tortures physiques ou psychologiques. Je m’étais promis de m’investir dans des associations pour faire connaître ou aider des parents qui seraient confrontés à la même situation, mais cette expérience a été tellement traumatisante pour nous et mon fils qui en a conservé des séquelles, qu’il m’arrive très rarement d’y repenser. C’est un cauchemar que je ne veux pas revisiter.


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