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Commentaire de easy

sur Liberté ou Égalité ?


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easy easy 4 février 2012 11:40


@ Jason,

Le philosophe SDF Diogène se considérait aussi égal et libre que n’importe qui. Et aucun Tocqueville, aucun Marx n’a osé entreprendre de démontrer le contraire car devinant qu’à la moindre tentative de le démontrer, on ne démontrerait en vérité que sa propre aliénation, dépendance et soumission au méta maître, la peur. 
.
Tout constat de dénudement, de mutilation, d’isolement, de dénuement, de mutisme et de mort volontaire trouble ceux qui font tout pour les éviter.

Combien sont-il à avoir choisi volontairement ce que la plupart des gens redoutent ? Je l’ignore. Mais ils existent et ils tiennent un raisonnement qui rend vain et ridicule celui de la grande majorité dans laquelle Tocqueville et Marx se situaient.

Tant que personne dans l’immense camp des peureux ne pourra démontrer que le raisonnement de Diogène est mauvais ou nul ou sophiste, ce camp ne vaudra que par sa religion du refus de vivre comme lui, sans le moindre pouvoir. 


Nos raisonnements, dans ce camp-ci des antidiogénistes où je me situe ainsi que vous, ne vaut donc qu’entre nous, dans notre église. Si nous ne commençons pas tous nos discours sans rappeler cela, nous nous enivrons de notre hystérie de fond. Même en feignant une allure calme et raisonnable.

Cela posé, nous pouvons maintenant, vous et moi, raisonner sur le cas de nos SDF, isolés, mutilés, incarcérés qui, nous le présupposons, avaient été dans notre église, qui étaient nés libres et égaux, qui n’avaient pas voulu vivre ce sort mais se sont tout de même retrouvés à devoir le subir.


Ce que j’ai illustré par le cas des « 36 mois » où, à la limite, on pouvait voir une personne de sang bleu, donc à statut de naissance au-dessus de l’ordinaire, subir, de plein droit, un sort extrêmement pénible et mortel juste à côté de Noirs à statut d’animal mais subissant un sort beaucoup moins pénible et viable.

Ce que montre ce cas des « 36 mois » c’est que le statut de départ d’un individu ne vaut rien dès l’instant que pèse sur lui le regard de créancier d’un autre. C’est la stratégie qu’adopte le créancier vis-à-vis de son obligé, petit feu, long feu, qui fait la pénibilité de son sort et ses chances de durer.

Quiconque bénéficie de la plus grande liberté et égalité de statut, passe à la pire misère dès que quelqu’un lui rappelle, lui réclame un dû, un devoir.

La liberté, l’égalité constituent l’assise légaliste de la créance que seule la fraternité propose de partager voire d’effacer gratuitement.

Pour jeter quelqu’un à la rue ou en prison, on doit impérativement invoquer une dette fondée sur la liberté et l’égalité et ne surtout jamais évoquer la fraternité.


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