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Commentaire de Mycroft

sur Ce million qui fait couler tant d'encre…


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Mycroft 8 mars 2012 17:46

Sans devoir à la maison, pas de véritable formation (le temps de cour est fait pour l’apprentissage). Sans intervention des parents durant ces travaux, surtout au début, le risque d’abandon est élevé. Si cette circulaire de 1994 était suivie, elle entrainerait une dégradation de l’éducation de nos élèves. Certes, on aurait moins d’élitisme. Puisqu’on aurait plus d’élite. Une très bonne solution pour détruire notre communauté scientifique, pour provoquer une pénurie de tête pensante en France. On ne règlera pas le problème de l’éducation en réduisant le temps passé par les élèves à se former. C’est justement à l’âge de l’école qu’on est le plus apte à évoluer. Heureusement, peu de professeur suivent cette circulaire. Ayant été élève bien après 1994, les miens ont eu cette intelligence. Ma mère, enseignante également, fait de même. La caducité de mon argument, de fait, semble donc relever de votre fantasme, à moins que vous ne trouviez un contre argument un peu plus convaincant.

La formation véritablement efficace en France, celle dispensé par les classes préparatoire, implique un minimum de 2 à 3h de travail personnel en dehors de l’intervention d’un professeur. En plus des 8h de cour par jour et du travail le week end. C’est cette formation qui fait véritablement l’honneur de notre système éducatif. Il n’est d’ailleurs pas surprenant qu’une bonne partie de l’élite (la véritable élite, celles des labos et non celle de la finance) de la nation passe par là. Combien de nos mathématiciens, notamment (qui sont reconnus internationalement pour leur excellence) sont passé par la case « prépa » ?

On ne peut pas éduquer convenablement un enfant en le voyant simplement 8h par jour. il passe le double de ce temps éveillé et actif. Sachant qu’en prime, il est beaucoup plus simple de défaire (le laisser abandonner, lui dire que « ce n’est pas grave » s’il échoue, qu’on peut être intelligent sans avoir une réussite scolaire) que de faire (lui apprendre l’importance de la réussite, la nécessité qu’il y a à faire des efforts, l’existence de la hiérarchie intellectuelle et l’influence du monde académique sur cette dernière). Il est simple de gâcher le travail d’un professeur par l’incompétence parentale. Un professeur, au contraire, à beaucoup de mal à rattraper le mal quand il est fait. Il est assez simple de transformer un élève passablement intelligent en imbécile. Il est quasiment impossible d’agir dans le sens inverse.

Si on veut véritablement (et c’est là mon souhait) favoriser un système d’éducation égalitaire, alors une seule solution : ne plus laisser les enfants chez leur parents, imposer l’internat, et permettre donc à l’éducation nationale de contrôler l’éducation des enfants H24.
Il est d’ailleurs assez claire, quand on voit qui réussi dans les écoles, que ce n’est ni l’argent, in les réseaux qui donnent accès aux écoles d’ingénieurs : bon nombre d’élèves qui y vont sont fils, non pas de riches, mais d’enseignants. Ce qui est somme toute assez rassurant, puisque c’est une preuve (rappel, l’argument de favoritisme ne tiens pas dans un contexte de sélection par concours anonyme) que nos enseignants sont statistiquement plus doué que les parents lambdas pour enseigner.

Au passage, votre hypothèse, arguant qu’il y a différents « type » d’éducation, une « sociale » et une « culturelle » est assez peu pertinente, dans le sens où on apprend jamais à un individus à être sociable ou polie, mais simplement des « règles de politesse » (comme celles que vous citez) qui ne sont au final qu’un principe culturel comme un autre. Être un individus respectable, ça ne s’enseigne pas directement, ça se fait via une cohérence au niveau de l’enseignement culturel. Ce qui explique justement la réussite des enfants de « parents compétents » qui savent ne jamais remettre en cause un enseignant devant leur enfant par exemple, s’adapter aux techniques d’enseignement des professeurs pour assister leur progéniture dans leur leçon, ce qui permet à l’enfant d’accepter le monde éducatif, puis, par mimétisme, d’accepter le monde dans son ensemble.


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