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Commentaire de krolik

sur Facenuke, le réseau social du nucléaire


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krolik krolik 20 avril 2012 16:40

« Sauvons le Climat » vient de publier un communiqué intéressant au sujet de Face-nuke.

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1/ Un travail bâclé

Greenpeace vient de publier un fichier qu’elle appelle un « face-nuke », une espèce de pâle copie d’un Who’s Who des « pro-nucléaires ». Pâle copie, car on se demande comment les personnalités distinguées par Greenpeace ont été choisies. Ainsi Sauvons le Climat (SLC) a l’honneur d’être représenté par 22 membres, alors qu’EDF n’en compte que 19 pour 160.000 salariés, et sur les 16.000 salariés du CEA, 40 sont désignés ; dont un certain nombre de membres de SLC qui, étant retraités, n’ont plus aucun lien avec ledit CEA.

Faut-il en déduire qu’en interdisant SLC la question du nucléaire sera réglée ? Il semble que les membres de SLC aient été essentiellement choisis en fonction de leur appartenance aux Conseils de l’association (Surprise, cependant, de constater que le président et le vice-président aient été oubliés !). La composition de ces conseils est publique et l’on aimerait que Greenpeace fasse preuve de la même transparence (on ne trouve que 6 noms dans la liste des dirigeants sur 30 membres de l’Assemblée statutaire), dans ce domaine comme dans d’autres : dans le baromètre de transparence des ONG de Prométheus, une note 3/10 pour Greenpeace International contre 9/10 pour SLC ! Quelques curiosités : Marcel Boiteux, Président d’honneur d’EDF reste affilié au CNRS qu’il a quitté en 1949...

Certains membres de SLC listés sont retraités depuis plus de 20 ans mais restent, selon Greenpeace, affiliés au CEA. CEA un jour, CEA toujours ! En réalité un seul membre des organes directeurs de SLC appartient au CEA, aucun à EDF ! Il est clair que Greenpeace cherche à démontrer l’inféodation de « Sauvons le Climat » au CEA, et par là, au pouvoir C’est ainsi qu’indirectement, des membres de SLC notoirement de gauche ou même d’extrême gauche, se retrouvent reliés au Président Sarkozy. La ficelle est grosse : on ne peut pas être pro-nucléaire par conviction, seulement par intérêt !

Alain Cernes, membre de l’IRSN a été rattaché d’office à SLC, on se demande pourquoi. Pour Greenpeace, SLC est réduit à un soutien du nucléaire. Elle oublie que SLC a un seul objectif : réduire l’utilisation de combustibles fossiles, donc l’effet de serre. Bref, il s’agit d’un travail bâclé qui montre bien le même manque de sérieux de Greenpeace qu’on peut, malheureusement, constater aussi dans toutes les soi-disant « études » dont elle abreuve les médias.

2/ Un hommage involontaire ?

Les membres de « Sauvons le Climat » qui ont été distingués par Greenpeace en sont fiers et ceux qui ont été oubliés, un peu vexés...

Nous en sommes fiers car, depuis sa création SLC s’oppose à Greenpeace qui est un des freins principaux à la lutte contre le réchauffement climatique, en s’opposant à toutes les mesures qui sont efficaces dans cette démarche : constructions de grands barrages, capture et séquestration du gaz carbonique, biocarburants.

L’énergie fétiche de Greenpeace est le gaz.

Mais pas tous les gaz, celui qui vient de Russie : on n’a pas entendu Greenpeace protester contre les grands gazoducs reliant la Russie et l’Allemagne. Par contre, elle dénonce avec force les malheureux Polonais et Roumains qui envisagent d’exploiter leurs gaz de schistes ; de même elle critique les projets d’exploitation de gaz dans l’océan Arctique par les occidentaux.

En ce qui concerne le nucléaire l’ennemi principal de Greenpeace est le nucléaire français ; on ne l’entend guère protester contre le nucléaire russe qui est celui qui construit le plus grand nombre de réacteurs. La Russie serait-elle membre de Greenpeace ?

3/ Une méthode qui rappelle de tristes souvenirs

Bien que la qualité comme la pertinence de cette liste soient risibles, il faut se demander quelles sont les motivations de Greenpeace en la publiant. Sûrement pas de donner un panorama objectif des dirigeants du nucléaire (Sauvons le Climat n’en est pas !), ni des acteurs du débat sur le nucléaire : ni la CRIIRAD, ni Global Chance, ni Sortir du Nucléaire n’y figurent.... Elle vise bien la mouvance « pro-nucléaire ».

La démarche rappelle celle des intégristes d’Al Qaida qui lancent des fatwas contre les « mauvais » musulmans, les juifs et les infidèles. Si des kamikazes obéissent à ces fatwas les intégristes disent qu’ils n’y sont pour rien. Si parmi les lecteurs de cette « dénonciation » faite auprès de la mouvance anti-nucléaire, l’un passait à l’acte[1], bien sûr, Greenpeace ne se sentirait nullement responsable !

Tout aussi, sinon plus inquiétante, est l’affectation d’une étiquette à vie à ceux qui ne partagent pas les idées de Greenpeace.

Ajoutons au tableau un appel à la dénonciation sur le site de Greenpeace : « les internautes sont invités à nous communiquer leurs commentaires, les liens qui pourraient manquer.. ». Pour ceux qui ont connu, ou dont les parents ont connu les jours sombres de l’occupation cela fait froid dans le dos...

Sauvons le Climat exige que Greenpeace rectifie immédiatement les nombreuses erreurs de son fichier concernant ses membres et supprime, conformément à la loi Informatique et Liberté, toute référence individuelle à ses membres qui lui en feraient la demande.

Sauvons le Climat se réserve le droit de poursuivre Greenpeace en justice et soutiendra ses membres qui jugeraient bon de poursuivre à titre individuel.

[1] Ce n’est malheureusement pas une clause de style : rappelons, entre autres, l’attentat mortel contre Georges Besse, la bombe contre Marcel Boiteux, l’envoi d’un missile contre Super Phenix par un député vert genevois, Chaim Nissim, les menaces de mort contre des élus acceptant chez eux l’installation d’équipements nucléaires...


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