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Commentaire de Tristan Valmour

sur Métiers et orientations scolaires en perspective


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Tristan Valmour 25 janvier 2007 14:34

1. sur l’université

Les universités ont pour objectif premier de former des enseignants et des chercheurs, dans la majorité des filières. L’approche de l’enseignement des disciplines diffère donc d’une grande école (et je suis compétent pour en parler !). En plus, les universités s’adaptent progressivement aux réalités du monde du travail. Ceux qui veulent une formation courte peuvent s’inscrire dans un IUT ou IUP (eh oui, c’est la fac !). On peut obtenir son diplôme d’ingénieur dans l’un des Polytech (c’est aussi la fac !). Et que dire des DESS et des Master Pro qui sont de plus en plus reconnus ? En fait, qui s’inscrit à l’université ne doit pas s’arrêter à la licence, et choisir ses UV en fonction de sa personnalité, mais également des besoins futurs de la société. Il ne faut pas oublier les sciences humaines qui rendent libres et permettent de comprendre le monde.

2. Sur l’orientation scolaire

Le personnel de l’E.N. n’est certes pas toujours compétent en matière d’orientation et ne connaît pas suffisamment les réalités du monde du travail, qui évolue rapidement. Les documents sont souvent périmés. « Pas toujours » ne signifie pas « jamais », et de nombreux conseillers d’orientation psychologues sont compétents. J’invite également les parents de lycéens à se rendre dans le CIO des universités. Ce service leur est ouvert. Il y a aussi des CIDJ municipaux. Le CDI n’est donc pas le seul lieu où l’on peut s’informer. Et puis, il y a des sites internet de qualité : onisep, stydyrama, etc. Tout cela est gratuit. Penser également, si besoin-est, à acheter un logiciel de test de personnalité et d’explication des métiers. Saisissez « logiciel d’aide à l’orientation » dans votre moteur de recherche. Privilégiez le label RIP (Reconnu d’Intérêt Pédagogique).

3. Sur le coaching scolaire

On ne peut nier l’efficacité des méthodes mercatiques des « coachs », qui à la fois s’appuient sur le désarroi (voire plus) des parents, et vendent un service que l’on trouve gratuitement, par ailleurs. Mais la satisfaction que l’on a de payer un service conduit le « client » à l’apprécier davantage. A ma connaissance, il n’y a pas de diplôme de coaching reconnu par l’Etat. Une association a une personnalité privée, et les diplômes qu’elle délivre n’ont aucune valeur. Le vocable « association » n’empêche nullement nombre d’entre elles d’être des boîtes à fric. Les compétences du prétendu coach ne sont donc pas scientifiquement démontrées. On peut tout au plus leur prêter une certaine empathie. En revanche, on peut aller voir un psychologue privé, spécialisé dans le domaine scolaire. Un psychologue a un DESS, au minimum. C’est autrement plus sérieux. En plus, les psychologues ont accès en exclusivité à nombre de logiciels très onéreux et complets, qui utilisent des tests de personnalité reconnus mondialement. J’attire enfin l’attention des parents sur le fait démontré et fréquent que les sectes infiltrent le domaine des cours particuliers et du coaching (pas seulement scolaire). Il convient donc d’être très prudent en la matière, car votre enfant peut rapidement se déstructurer.

4. Pour aider vos enfants

Installez un dialogue, écoutez-les (leurs envies, leurs passions, etc.). Inutile de leur faire peur « si tu n’as pas ton bac, tu ne feras rien de ta vie » ! Non seulement, ça ne fonctionne pas, mais cela va les braquer davantage. En plus, on peut très bien réussir sans son bac. Il faut conquérir leur confiance, rentrer dans leur monde, et progressivement les conduire dans le vôtre. Les jeunes sont effrayés par le monde (cf les images véhiculées par les médias, par exemple), et s’ils paraissent détachés, en réalité, ils ne le sont pas. Ils sont aussi préoccupés que vous l’êtes vous-même. Il faut donc aller au-delà des apparences, de leur masque. Comment leur donner l’envie de progresser et rejoindre le monde des adultes ? En souriant, en les congratulant lorsqu’ils font quelque chose de bien, en minimisant leurs échecs. Bref, il faut les encourager, leur renvoyer une image positive d’eux-mêmes. Et soyez vous-même détendu. On a toujours envie de suivre quelqu’un de souriant, gai, joyeux. Et on a aussi envie de l’écouter ! Il faut faire comprendre aux enfants, qu’étudier, c’est être libre. Ils sont très sensible à la liberté. Cette capacité d’écoute demande bien entendu beaucoup d’humilité (eh oui, les enfants ne vont pas dire que ce qui nous plaît), mais au final, c’est payant !

Préparez vos enfants à être polyvalent, à s’adapter rapidement, à être mobile. Et encouragez-les à maîtriser le langage. C’est ce qui fera la différence entre deux personnes au diplôme équivalent !

Désolé, je ne peux en écrire plus, j’ai du travail.


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