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Commentaire de Criseuro

sur Christine Lagarde reine de la gaffe ?


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Criseuro Criseuro 28 mai 2012 15:14

@ Alphapolaris,

C’est effectivement un euphémisme d’écrire que sa déclaration aux grecs « payez vos impôts » est maladroite. Je le reconnais volontiers. 

Christine Lagarde n’en est pas à son premier tollé en matière de communication. Petits rappels savouveux :

  • En août 2007, avant son arrivée à Bercy, elle déclarait « Je pense que le gros de la crise est derrière nous », juste après que la FED ait abaissé d’un demi-point son taux directeur et alors que la crise des subprimes, passant par la faillite de Lehman Brothers, allait entraîner des réactions en chaîne et une crise financière dramatique.
  • Peu de temps après, elle évoquait « un plan de rigueur » alors que François Fillon tentait de « calmer le jeu » en parlant d’un plan de « revalorisation ». Lui et Claude Guéant ont tout fait pour rectifier le tir mais le mot tabou avait été lâché.
  • Face à l’envolée des prix de l’essence, elle avait proposé dans « Le Parisien » que dans les grandes agglomérations ou dans les petites villes de province, nous utilisions des bicyclettes. Un message choquant pour bon nombre de nos concitoyens qui n’ont d’autre alternative que la voiture pour aller travailler, etc...

Alors gaffes, provocations, couacs maladroits, franc-parler ? Le panel est large pour Dame Lagarde. Une chose est sûre, sa déclaration au sujet du peuple grec n’est pas une simple provocation. Il s’agit là d’une sortie savamment calculée et volontaire dont la finalité est de mettre une pression accrue sur le peuple grec en vue des élections législatives du 17 juin.

En suscitant ce week-end une tempête dans la Mer Egée et en sous-entendant que les grecs portaient une part de responsabilité dans le drame financier qui affecte leur pays, elle a émis des propos caricaturaux et schématiques qui ne font qu’accentuer le désarroi d’un peuple acculé et de ses dirigeants.

Selon JC Juncker, inamovible patron de l’Eurogroupe totalement opposé à une sortie de la Grèce de la zone euro, « l’UE et le FMI ont beaucoup contribué à aider la Grèce en débloquant une tranche d’aide de 5,2 milliards d’euros début mai 2012 ». Petit bémol et non des moindres, sur cette somme, la dernière tranche d’aide de 1,6 milliards d’euros que le FMI devait verser fin mai a été suspendue tant que la Grèce n’aurait pas formé un gouvernement ayant une majorité au parlement. Cette aide devrait être versée fin juin au plus tôt.

http://www.romandie.com/news/n/DEVISESL_euro_baisse_face_au_USD_marche_sans _grand_volume_plombe_par_la_Grece21170520121830.asp

Le chantage et les menaces du FMI ont pour unique finalité que la Grèce se décide à rester dans la zone euro grâce à un gouvernement qui accepte les yeux bandés, pieds et poings liées, les mesures d’austérité drastiques imposées par la troïka. Une perfusion sous haute condition donc.

Depuis cependant, quatre principales banques grecques vont bénéficier de 18 milliards d’euros en provenance du Fonds européen de stabilité financière (FESF) en vue de leur recapitalisation en urgence. Au total, 50 milliards d’euros du FESF doivent être versés aux banques grecques selon un second plan de soutien international.

http://www.romandie.com/news/n/_Grece_quatre_grandes_banques_beneficieront_ d_ici_lundi_de_18_milliards_d_euros69230520121604.asp 

Car la Troïka ne laissera pas la Grèce sombrer malgré les chantages du FMI. Elle redoute bien trop que cette dernière quitte la zone euro et entraîne à sa suite d’autres pays tels que l’Espagne et l’Italie, deux poids lourds de la zone. La peur de la contagion les pousse à souffler le chaud et le froid.

Ce système financier européen malade et toxique n’a pas fini de faire vivre des spasmes aux économies les plus fragiles de la zone euro.


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