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Commentaire de Annie Stasse

sur Esclavage, son histoire IV/1- la traite atlantique, son début


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Annie Stasse Annie Stasse 5 juin 2012 22:43

@alois merci je fais un copier/coller d’un passage qui va dans le même sens que mon article :

La production d’esclaves

La production de captifs était une affaire quasi exclusive des Africains. Daniel Pratt Mannix estime que seuls 2 % des captifs de la traite atlantique furent kidnappés par des négriers blancs. Dès 1448, Henri le Navigateur avait donné l’ordre de privilégier l’établissement de relations commerciales avec les Africains.

Les lançados, métis de Portugais, jouèrent les intermédiaires entre les négriers occidentaux et les négriers africains à partir du dernier tiers du XVIe siècle en Gambie et au Libéria. D’autres lançados s’étaient établis dans le royaume du Dahomey. Au XIXe siècle, leur rôle en tant qu’intermédiaires et producteurs d’esclaves y était très important, surtout lorsque Francisco Felix da Souza obtint du roi Ghézo, en 1818, la charge de « Chacha » (responsable du commerce pour le royaume du Dahomey).

Au Congo, à partir du XVIIe siècle, des caravanes de pombeiros (marchands indigènes acculturés et commandités par les Portugais) s’enfonçaient à l’intérieur du continent pour aller produire ou acheter des esclaves.

Les modalités de réduction en esclavage

Selon Orlando Patterson, les principales modalités de réduction en esclavage étaient la capture à la guerre, l’enlèvement, les règlements de tributs et d’impôts, les dettes, la punition pour crimes, l’abandon et la vente d’enfants, l’asservissement volontaire et la naissance.

La confrontation de plusieurs sources montrent qu’il pouvait y avoir, selon les régions, un ou plusieurs modes de réduction en servitude prédominants :

  • Selon une enquête de M. Gillet établie en 1863 dans la région du Congo, seuls quarante esclaves environ, sur un total de 2571, étaient prisonniers de guerre ou bien avaient été pris et vendus par des peuples voisins. On comptait 1519 « esclaves de naissances », 413 personnes avaient été vendues « par des gens de leur propre tribu sans avoir, selon (elles), commis aucun délit ». Enfin 399 avaient été condamnées (pour infidélité, adultère, vol, crimes et délits divers, commis par eux ou par certains de leurs proches.
  • En 1850, S. Koelle interrogea 142 esclaves en Sierra Leone. 34 % dirent qu’ils avaient été pris à la guerre, 30 % qu’ils avaient été kidnappés, 7 % qu’ils avaient été vendus par des membres de leur famille ou des supérieurs. Par ailleurs, 7 % avaient été vendus pour solder des dettes et 11 % condamnés au cours de procès.

Ailleurs, la production de captifs était affaire purement africaine.

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