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Commentaire de Erca

sur Réédition des « Principes du Gouvernement représentatif » de Bernard Manin


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Erca 20 octobre 2012 16:56

1. Le troisième principe fait effectivement référence entre autres à la liberté d’expression, il s’agit en fait de ce que Manin appelle le « jugement public » auquel il consacre un chapitre.


2. Bien vu, j’ai d’ailleurs indiqué en note l’entretien de Castoriadis où il expose cette distinction typiquement moderne entre Etat et citoyens.

3 et 4. Comme je l’indique (mais brièvement) dans l’article, Manin est tout à fait conscient des limites pratiques de cette égalité et liberté théoriques de pouvoir pour les électeurs, et il propose même des solutions pour se rapprocher de l’idéal d’une élection où le principe de distinction pourrait s’exercer de façon plus équitable et éclairée. Voici notamment ce qu’il écrit à ce sujet (pp. 203 à 205) :

« Il est clair que cette liberté de choix concernant le contenu de la supériorité sélectionnée n’est que très imparfaitement réalisée dans ces régimes représentatifs contemporains. Et elle n’a assurément jamais été atteinte dans le passé. A cet égard, les arguments que l’on vient de formuler ne constituent pas une justification du statu quo, ils dessinent plutôt la direction des changements qui seraient requis dans les gouvernements représentatifs, pour que l’élection soit mise en conformité avec les principes normatifs qui ont présidé à son établissement.

La première et plus importante de ces transformations porte sur l’effet de la richesse. Alors que les contraintes de distinction et de relief ne sont pas contraires aux normes du droit moderne, il ne fait aucun doute que la contrainte de fortune, elle, s’y oppose. [...] La première transformation requise est donc que l’effet de la fortune sur l’élection soit éliminé. Le plafonnement des dépenses électorales, leur contrôle rigoureux et le financement public des campagnes électorales constituent les moyens les plus évidents d’avancer vers cet objectif. Les expériences récentes semblent montrer, cependant, que de telles dispositions ne suffisent pas. [...]

Une deuxième transformation serait requise, mais ses implications pratiques sont beaucoup plus floues. [...] La variation dans les types d’élites sélectionnés par les régimes représentatifs depuis deux siècles semble avoir résulté principalement d’évolutions sociales, économiques et techniques. Or la liberté de choix n’est pas assurée si le contenu particulier de la supériorité des élus sur les électeurs est uniquement déterminé par des facteurs et des circonstances externes. Les traits distinctifs des élus devraient, autant que possible, résulter d’un choix conscient et délibéré de la part des électeurs. »

(Je signale que cet extrait est juste destiné à donner une idée du propos de Manin, mes coupes s’apparentent à du charcutage et masquent des nuances très importantes dans son raisonnement, je renvoie donc à la lecture in extenso du bouquin.)

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