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Commentaire de easy

sur Pour la fin de la monarchie


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easy easy 3 novembre 2012 17:07

Ce que dit la Constitution, pour parer à la monarchie, c’est qu’aucun individu, aucun regroupement de délégués d’un individu (donc aucun groupe de sbires du roi), ne peut s’arroger le pouvoir.
Cette formule monarchique que nous avons voulu éviter, il n’y a que très peu de gens qui l’ont réalisée, même dans l’Ancien Régime
Toutes époques confondues, des monarques ayant réussi à gouverner en n’étant entourés que de rabatteurs (en considérant qu’ils rabattaient moitié pour le compte du chef, moitié pour leur propre compte) ont été rares.
Napoléon Bonaparte, Ben Ali, Kim Il Sung, Mobutu, Hassan II, Hosni Moubarak, Saddam Hussein, Kadhafi, Louis XIV, Ngo Dinh Diem, Fidel Castro...c’est là une minorité.


La plupart des chefs ont été entourés certes de proches, mais ces proches ou délégués ont la plupart du temps manoeuvré pour leur propre compte et celle de tiers non pour le compte du chef.
Ces délégués n’ont certes pas été des délégués de gueux, mais ils ont bel et bien été des délégués de quelque tiers invisible.

Si l’on croit révolutionner en exigeant que des délégués ou représentants ne bossent pas pour le compte du chef (en plus de leur propre compte, ce qui est inévitable) on ne changera rien.

La constante c’est que les délégués ou représentant agissent effectivement comme media, ils parlent éffectivement au nom de tiers mais ces tiers ne sont jamais des gueux.
Pourquoi ?
Parce qu’un délégué-député-représentant-medium-intermédiaire ne peut matériellement pas entendre de près ce que chacune des 100 000 personnes qu’il est censé représenter réclament.

Ces lieutenants qui entourent un chef ne peuvent matériellement pas vous écouter, vous, moi, ne serait-ce que 10 minutes chacun. Ils veulent bien représenter, parler au nom de quelque tiers, mais ils trouvent bien plus commode d’écouter les demandes d’une poignée de tiers importants. Un député, un ministre ne peut pas accorder une seule minute à tous les gueux de France mais peut accorder une heure à quatre personnages qui lui semblent importants parce qu’ils ont déjà de l’importance.

Un système comprenant 60 millions d’électeurs offrant leur confiance à seulement 500 représentants ne peut que virer à une oligarchie, à quelque chose qui ne sert pas du tout les 60 millions.

Le chef n’ayant rien à voir avec cette perversion. Un chef pourrait être le plus intègre, il n’empêchera jamais les 500 représentants de ne représenter que quelques personnages déjà importants. 

Le chef le plus probe qui soit ne peut pas exiger des 500 délégués qu’ils parlent au nom de Citoyenrené, au nom d’Easy, de Dugué, de Nabum, de Dwaabala...Ca aurait évidemment du sens en rapport aux principes idéaux mais ce ne serait pas du tout réaliste.


A partir du moment où les gens tiennent à ce qu’il y ait un pouvoir central qui les organise en société structurée (les tigres et les aigles vivent très bien sans), ils ne peuvent que le payer très cher car seule une oligarchie (tournante, tout de même) en profite de manière active.
Le peuple ne profite de ce centralisme que de manière passive.

Lorsque nous naissons dans une société organisée par un pouvoir central, nous ne nous posons pas la question de son utilité. C’est une vieille habitude, nous n’osons pas la reconsidérer et les vrais anarchistes sont rares.

Comme tous les gens, nos parents compris, vivent spoliés de quelque chose, nous naissons dans un monde d’amputés et ne réalisons pas le prix du maintien de ce pouvoir central.

Quand on vit dans une société centralisée, il n’y a que deux positions non frustrantes : Faire partie des personnes importantes qui auront l’oreille des 500 représentants pour d’épanouir d’activité ou se résoudre à la plus volontaire des passivités. Etre très apollonien ou être très dionysiaque.


Chacun de nous, histoire de ne rater aucune chance et de vivre le plus d’expériences possibles, a intérêt à devenir apollonien avant ses 35 ans et, en cas d’échec (Une chance sur 10 000 d’y parvenir), à passer dionysiaque.


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