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Commentaire de Automates Intelligents (JP Baquiast)

sur Comment survivre au prochain milliard de prochaines années


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Automates Intelligents (JP Baquiast) 8 novembre 2012 08:41

Depuis l’envoi de cet article, la nuit portant conseil, je voudrais ajouter le dernier chapitre ci-dessous. Je prie les lecteurs d’en tenir compte pour juger l’ensemble

Mais que sauver exactement ?

Au delà de la question de la survie de l’humanité sous sa forme actuelle, la planification de la survie envisagée ici pose une question essentielle : celle des valeurs, entendues au sens large, que cette démarche aboutirait à préserver et le cas échéant à propager dans l’univers. S’agirait-il de la vie en général, sous sa forme unicellulaire ? Mais on suppose aujourd’hui que celle-ci serait déjà présente très abondamment dans de nombreuses planètes. Inutile de se donner beaucoup de mal pour la sauver. S’agirait-il de la capacité de la vie à donner naissance, dans le cadre d’une évolution de type darwinien, à un nombre illimité d’espèces imprévisibles au départ ? Là nous sommes en présence d’un processus beaucoup plus intéressant – étant entendu qu’en ce cas, il ne faudrait pas se limiter au sauvetage de la vie biologique telle que nous la connaissons, mais à celui de toutes formes de structures réplicatives, physiques, chimiques ou informationnelles, existantes ou potentielles ?

S’agirait-il enfin de sauvegarder l’esprit ou si l’on préfère, l’intelligence, sous la forme que nous connaissons au sein de l’humanité, ou sous des formes à définir ultérieurement, existant d’ailleurs déjà peut-être dans l’univers ? Là devrait être, dira-t-on généralement, le véritable objectif à atteindre.

Pour la plupart de ceux qui réfléchissent à ces questions, l’humanité sous sa forme actuelle, prédatrice et destructrice, ne mériterait guère d’être étendue à d’autres planètes. Mais qui aujourd’hui sur Terre serait habilité à définir puis répandre des formes d’organisation biologique et sociale plus intelligentes, c’est-à-dire plus « amicales » à l’égard du cosmos ? On pourrait craindre que de nouveaux pouvoir, aussi injustes et dangereux que celles dominant la Terre aujourd’hui, ne s’expriment à cette occasion. Les auteurs de science-fiction ne s’y trompent pas. Les civilisations extraterrestres qu’ils imaginent, à tort ou à raison, ne sont guère plus recommandables que les nôtres.

Par ailleurs, il convient de ne pas s’illusionner sur les capacités d’un volontarisme humain à contribuer à la création de nouvelles organisations améliorées, par rapport à celles que nous connaissons. La science moderne croit de moins en moins au volontarisme. Elle s’efforce seulement de prendre au mieux conscience de processus matériels, biologiques ou cognitifs apparaissant spontanément, sur le mode chaotique, au sein de l’évolution globale caractérisant l’histoire de la Terre.

Cette dernière réflexion peut conduire à se demander si le cosmos tout entier ne serait pas engagé, au moins depuis la fin de la période dite de la reionisation, estimée à 700 millions d’années après le Big Bang, dans un processus de génération de structures atomiques et moléculaires obéissant à des contraintes de type darwinien, sur le mode dit Hasard et Nécessité. Dans ce cadre, l’évolution du cosmos pourrait faire émerger, au sein des nuages de gaz, d’étoiles, de galaxies voire de trous noirs, des structures ou organismes capables d’ « intelligence ».

On pourrait définir celle-ci comme la capacité pour certains organismes de construire des modèles ou cartographies de leur environnement, de se représenter eux-même au sein de ces modèles et de générer des actions visant à leur survie et à leur développement. On nomme généralement ceci la conscience. Les humains sont dorénavant très proches de pouvoir mettre en place des organismes conscients artificiels de ce type, pouvant éventuellement les remplacer dans certaines circonstances, notamment l’exploration spatiale. Ces actions mettront en oeuvre les ressources actuellement disponibles au sein du cosmos (énergie et matière) afin de créer à terme des formes de vie et de consciences plus efficaces, plus durables et finalement plus exportables que celles existant sur Terre.

Mais dans cette optique, les humains ne seraient pas pour grand chose dans ce que l’on pourrait appeler une « conscientisation » de tout ou partie de l’univers. Il s’agirait d’un processus quasiment obligé au sein sinon de l’univers tout entier, du moins de l’univers tel que nous les connaissons. Les spécialistes de la cosmologie du multivers pourront alors supposer que ce processus de conscientisation serait, pour l’univers dans lequel nous nous trouvons, une formule lui permettant de s’imposer à d’autres dans un cosmos élargi au multivers.



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