Connaissant bien
la Bretagne et notamment ce secteur de
Nantes/Saint Nazaire, lorsque ce problème de contestation a émergé en
concentrant l’action d’une mouvance dite « écologique » dont, au
premier abord, on ne saisit pas bien d’où elle vient tout en sachant qu’elle
est peu représentative de la population locale, j’ai essayé de prendre conscience
du problème sans à priori.
Un de mes neveux,
architecte à Nantes dans un très
grand bureau compétitif sur de grands projets, ce qui l’amène à prendre souvent
l’avion et qui a la fibre « écolo »
comme on dit (pour les architectes c’est naturel, presque obligatoire aujourd’hui)
m’a dit que l’aéroport actuel était dangereux.
Effectivement, en bout de piste de chaque côté il y a deux bourgades très
peuplées, Rézé et Bouguenais. Un problème au décollage et
surtout à l’atterrissage, comme cela a failli se produire à Rennes cette semaine, peut précipiter
un avion sur les habitations.
Il y a à Nantes un essor démographique
conséquent. Cette ville que beaucoup de Bretons
ne considèrent pas comme faisant partie de la Bretagne est en fait la porte de la Bretagne. Pour les études de médecine, scientifiques, commerciales
elle constitue un pôle. Il y a une activité industrielle non négligeable, avec
les Chantiers autrefois Atlantiques et aujourd’hui coréens, des raffineries, des
entreprises.. Il n’y a pas très longtemps cette région a été citée comme une
des plus dynamiques de France. Un aéroport n’est pas un symbole capitaliste, c’est un moyen de faire
vivre dans le monde moderne des activités : centre de recherche, bureaux d’études,
entreprises de sous-traitance, tourisme, administration décentralisées…
Le trafic actuel
est de plus de 3.5 millions de passagers par an. Est-ce que le ralentissement
économique va le faire diminuer ? Vraisemblablement
non.
La nécessité d’un
aéroport moderne pour Nantes et sa région, n’est pas contestable. Evidemment si
on en fait un, on ne va pas le mettre en ville.
Un peu moins de
2.000 hectares : Est-ce que cela va bouleverser l’agriculture locale ?
Est-ce que l’urbanisme du à la migration des gens de la campagne vers les
villes ne « mange » pas beaucoup plus de terres cultivables ?
Est-ce que si l’on
cherche un élément symbolique du capitalisme moderne, on ne va pas faire
ressortir plutôt les chantiers navals de Saint
Nazaire que les coréens ont
racheté après que des Norvégiens
aient réalisé une opération financière ? D’autant que leur avenir est
menacé par Bruxelles et par les
vicissitudes du capitalisme de délocalisation…
Le Béton traité avec un certain mépris par
les acteurs de cette « lutte exemplaire » n’est pas un élément subalterne
dans une construction. Quand il doit répondre à des spécifications précises,
avoir des qualités qui sortent de la routine (comme pour les bâtiments des
réacteurs nucléaires), il faut faire appel à de grandes entreprises.. C’est sa
nature néo libérale qui a amené le capitalisme actuel à investir les « services » :
constructions, télécommunications, eau, assainissement..
On cherche
vainement dans cet article bâti sur de formules mal définies, si ce n’est
complètement creuses : « luttes écologiques » « société de demain »
« convergences des luttes » .. d’arguments sérieux contre l’aéroport
lui-même.
Il est tout à
fait regrettable que Jean-Luc Mélenchon et le Parti
de Gauche participe à cette opération. Est-ce cela la « révolution
citoyenne », la « planification écologique ».. ?