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Commentaire de Connolly

sur Quand Staline planifiait la Grande famine d'Ukraine


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Connolly 27 décembre 2012 17:08

« Je n’ai peut-être pas saisi vos propos, mais vous, vous n’avez pas saisi ce que sont le fascisme et le nazisme. L’un et l’autre se proposait de générer un homme nouveau, c’est-à-dire de transformer la nature humaine - on y revient toujours. Le national-socialisme voulait sélectionner les individus d’une race supérieure qui constituerait l’aristocratie du Reich de mille ans ».


Ne prenez pas vos interlocuteurs pour plus ignorant qu’ils ne le sont en réalité, je vous prie. Pour les avoir étudié notamment dans le cadre de mes activités professionnelles, je sais ce que furent le fascisme et le nazisme. Je sais aussi qu’ils se distinguent du « socialisme » (pour utiliser un terme générique) par leurs postulats de base, même si par certains aspects, qui relèvent essentiellement de la rhétorique, ils peuvent se rejoindre.


Première différence : le socialisme n’est pas une idéologie politique – contrairement au nationalisme et ses expressions extrêmes que sont le fascisme et le nazisme -, mais une théorie à caractère essentiellement socio-économique. Une théorie relativement récente puisqu’elle est née au 19e siècle. Laquelle se fonde (pour synthétiser ses diverses obédiences) sur une gestion égalitaire et démocratique des moyens de productions et des services par l’ensemble des travailleurs (toutes catégories confondues) pour le bien-être de tous. Le but premier de l’économie n’étant plus l’enrichissement individuel (qui dans les faits aboutit à l’enrichissement d’une poignée au détriment de la masse), mais de répondre aux besoins essentiels de l’ensemble des humains. Le socialisme, par ailleurs (là encore toutes tendances confondues), vise soit la destruction immédiate de l’Etat (les anarchistes) soit son dépérissement graduel (toutes les autres tendances et notamment les marxistes). Ce qui signifie qu’il est intrinsèquement anti-étatique puisque l’Etat n’est nullement une fin en soi et doit de toute façon disparaître à terme. Pourquoi ? En premier lieu, parce que l’Etat moderne est, selon les socialistes, consubstantiel à la bourgeoisie et au système qui l’a porté au pouvoir, à savoir le capitalisme. D’où leur volonté de le détruire in fine pour aboutir à une société humaine autogérée par l’ensemble des individus libre et égaux politiquement, socialement et économiquement. Libre économiquement au sens où à la faveur de la sécurité matérielle que lui procurera notamment le revenu universel, l’individu pourra (ou pas suivant la nature de l’activité) coopérer et s’associer avec la ou les personnes de son choix.


Autres différences notables : le fascisme repose (pour synthétiser) sur les piliers suivants : nationalisme (ethnico-culturel, ce qui implique une conception inégalitaire de l’humain, donc tout le contraire du socialisme), totalitarisme étatique (contrairement au socialisme qui aspire au dépérissement de l’Etat. Le totalitarisme fasciste n’abolit pas la propriété privée des moyens de production à condition néanmoins que les « propriétaires » prêtent allégeance au régime), corporatisme (donc tout l’inverse de la lutte des classes puisqu’il s’agit au contraire d’encourager la collaboration entre classes), anti-parlementarisme (qui va de pair avec le culte du chef, lequel établie un lien direct avec le peuple sans passer par des corps intermédiaires, contrairement au socialisme), impérialisme (qu’il ne faut pas confondre avec l’internationalisme cher aux socialistes. L’impérialisme fasciste vise à apporter au monde entier les « lumières » ethnico-culturelles du pays où le régime est établi).


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