Willma Kalu.
Votre exposé de la situation catastrophique en République Démocratique du Congo
embrasse audacieusement un champ large et exhaustif. Le contraste est frappant
avec les articles auxquels on est habitué sur ce site qui se limitent bien
souvent à ne fustiger que Joseph Kabila et le régime rwandais de Paul Kagamé
son grand frère protecteur. Vous allez beaucoup plus en
profondeur en mettant en lumière, par la relation des faits tant historiques
que d’actualité, les implications criminelles notamment de la Belgique ; de la France et notamment de l’ONU, le paravent diplomatique des puissances coloniales.
Bien
évidemment les rivalités entre les puissances coloniales (Angleterre, Belgique, France, Portugal) ont toujours ravagé la région. A ces
rivalités des puissances coloniales traditionnelles, s’est ajoutée la rivalité
des Etats-Unis d’Amérique. Par ces rivalités, la Belgique, premier
propriétaire du Congo, avait été évincée par la France à travers le régime
de Mobutu. L’appétit démesuré, pour cette région, de la France sous François
Mitterrand voulant poser son grappin sur le Rwanda, est à l’origine du Génocide
Rwandais contre l’ethnie Tutsi en 1994, épouvantable génocide exécuté par le
régime ethno-centré Hutu d’Habyarimana porté à bout de bras par la France.
Ayant
été commandité par la Fance mitterrandienne, le génocide rwandais est l’élément qui a aggravé le désastre
du Congo et de la Région comme on l’observe actuellement. En effet, grâce au génocide rwandais, la main
posée sur leur grand cœur humanitaire, les Etats-Unis et l’Angleterre ont
évincé la France
par l’intermédiaire d’une coalition d’Etats pantins locaux prétendant
poursuivre les génocidaires Hutus.
Pour
cause de velléités d’autonomie vis-à-vis tant de ses parrains anglo-saxons que
de l’ogre français, Laurent-Désiré Kabila sera assassiné le 16 janvier 2001 le
jour et à l’heure précise où Jacques Chirac ouvre le 21eme sommet de la Françafrique à
Yaoundé (Cameroun). On peut légitimement voir, dans cette circonstance, la
signature de la main rouge baroudeuse française.
Quoi
qu’il en soit, Laurent-Désiré Kabila sera remplacé par son fils présumé Joseph
Kabila Kabangué sous la haute main de l’impérialisme anglo-saxon agissant par
l’intermédiaire du régime ougandais et du nouveau régime fantoche rwandais de
Paul Kagamé. Etant ainsi tenue en respect par l’impérialisme anglo-saxon, la France, propriétaire de la Françafrique jouxtante,
et la Belgique, propriétaire déshérité du Congo, cherchent chacune leur retour au devant de la
scène du Congo Belge.
Du
côté de la France,
cette volonté de retour est très palpable dans les coulisses diplomatiques
auprès de l’Europe de Bruxelles et surtout auprès des Etats-Unis et de l’ONU
présente sur place au Congo par la MOMUC son bras militaire et les ONG ses mercenaires
humanitaires.
L’auteur
de cet article a la perspicacité et l’audace de restituer et resituer de manière
assez exhaustive l’ensemble des éléments factuels qui constituent la trame de
fond du désastre du Congo et de la région des grands Lacs africains. Ce foyer
de rivalités inter-impérialistes du Monde Blanc (MB) au Congo, comme sur le
continent Noir en général, ne pourra s’éteindre qu’en étant combattu par une
coalition des forces anti-impérialistes de libération nationale des différents
pays de cette région, pour une fédération indépendante des Etats Noirs du
Continent Noir d’Afrique, dans le cadre du panafricanisme et du pan-négrisme
révolutionnaires.